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Etape 10  |  Ultime étape dans le NOA

12 juin 2008
Bientôt dix mois de voyage! La première partie de notre périple s’achève doucement. Le parfum de l’Asie n’est, il est vrai, plus très loin…
Nous profitons cependant chaque jour passé de cette Argentine aux immenses terres variées, si différente du nord au sud et contenant à elle seule la richesse de plusieurs pays tant par sa biodiversité que sa géographie et son histoire.
Après avoir franchi la barre des 4000m et plus avec Hachille la semaine passée, nous avons décidé de nous poser quelques jours, toujours dans le NOA (nord-ouest argentin) sur la route 9, à Tilcara (2460m), en pleine Quebrada.

Tilcara: “Etoile filante” en quechua
A contrario d’autres villages en contrebas, Tilcara est beaucoup plus animé.



Dans cette partie de l'Argentine, presque bolivienne, les visiteurs accourent pour prendre un bain local.



On parle d'ailleurs peut-être plus le quechua que le castillano.



Il suffit d'aller faire ses courses au marché, ou de rester en simple observateur au milieu des ruelles où l'animation bat son plein le matin ou tard le soir.



Les bouchers vont et viennent dans la rue, transportant sur leurs épaules la viande fraîchement arrivée.



Dans un autre coin, assises par terre avec leurs grandes jupes et protégées par leurs chapeaux ronds, des dames tricotent bonnets ou chaussettes en laine de lama ou vendent leurs beignets.



Pas de doute, on aime ce genre d'ambiance. Le tout entouré de magnifiques montagnes, de maisons de terre, et forcément de boutiques d'artisanat!
Outre ses couleurs locales, Tilcara abrite un très beau musée archéologique. Du nom de son créateur, le Dr Eduardo Casanova, celui-ci recèle des pièces des cultures andines Nasca, Mochica, Aguada, Inca,etc



Céramiques, poteries, bijoux, vêtements, ou encore squelettes et crânes, les représentations sont nombreuses et admirablement bien conservées. Nous retrouvons pourtant la faiblesse habituelle des musées argentins. L'organisation des pièces et la datation des objets sont mélangées sans égard aux périodes traversées. Dommage! De plus, nous souhaitions voir la momie de San Pedro de Atacama. Malgré nos recherches, elle est invisible. Et pour cause! Réponse du gardien: "Elle est en réparation"! Ce qui nous fit tout de même sourire. A croire qu'une momie de plusieurs centaines d'années a besoin d'aller au garage!
Les photos étant interdites à l'interieur, nous laissons le soin à votre imagination de voguer allègrement dans ces périodes préhispaniques si riches.

Labyrinthe de pierre
Autre attraction à Tilcara, le pucara, situé sur les hauteurs du village pour mieux se protéger des envahisseurs ou de la pluie.



Il s'agit d'une forteresse pré-colombienne découverte en 1903 et reconstruite en 1950.



Sur le lieu de rassemblement principal, une pyramide est érigée rendant hommage aux archéologues européens pour leur travail sur le pucara.



Nous la trouvons horrible, tout droit sorti d'un mauvais film et si peu authentique. Il faut tout de même prendre le temps de la contempler pour apercevoir en contrebas et très décalée, une plaque commémorative sur le peuple tilcara, certainement trop tôt disparu!
La suite de la visite nous offre une vue sur les montagnes vêtues de leur manteau de velours aux couleurs chocolat et vert, ainsi qu'une jolie balade au milieu de cactus géants, les pasacanas.



Nous paraissons minuscules à côté d'eux.



Certains sont désséchés et laissent apparaître leur bois. Ce bois sert d'ailleurs à la fabrication de charpentes, objets déco, grigris, voire bijoux. Une merveille. On rêve d'en avoir dans notre jardin en Lorraine!...
Quand aux habitations, lieu de sacrifice, et nécropole, leur composition est intéressante bien que trop neuve et peu explicative pour nous laisser un souvenir impérissable!
 

On ne passe pas!
Après ce court séjour à Tilcara, nous reprenons notre route, toujours plus au nord pour aller découvrir cette fois Humahuaca, ultime village andin appartenant à la Quebrada. Seulement voilà. A peine avons-nous roulé 10 km qu'Hachille doit s'arrêter. Une dizaine d'agriculteurs barrent la route au moyen de branchages et de rails de fer.



Les manifestations pour protester contre la flambée des prix, la non-répartition des richesses produites par l'exportation et un gouvernement désireux de s'enrichir toujours plus, provoquent depuis trois mois d'intenses conflits dans la plupart des régions d'Argentine. D'habitude, la gente del campo (les agriculteurs) organisent des barrages filtrants et laissent passer les touristes que nous sommes. Cette fois, pas question de discuter ni même de connaître la raison sociale du problême. Nous devons attendre.



Combien d'heures? Impossible d'obtenir une réponse! Et ce jour-là, en plus d'un ciel nuageux, l'alternateur d'Hachille a décidé de rendre son dernier soupir. Impossible de rester. Nos panneaux solaires, qui habituellement peuvent prendre le relais de l'alternateur, n'ont pas cette fois le rendement suffisant pour recharger complètement la batterie du moteur. Tant pis pour Humahuaca. Nous décidons de redescendre sur Salta pour réparer. Les changements d'itinéraire sont fréquents en ce moment. Ils nous permettent de rester flexibles, gage de patience et d'humilité dans une aventure comme celle-ci!...

Retour "chez nous"
Retourner dans une ville que nous connaissons déjà donne un peu le sentiment d'être à la maison parfois. Nous avons nos repères et pouvons chercher plus facilement ce dont nous avons besoin.



A peine installés au caming municipal de Salta, point de rendez-vous de nombreux voyageurs (un peu comme Ushuaïa d'ailleurs), Yann part chez un éléctricien automobile avec dans sa main l'alternateur. Trois heures plus tard, il revient les mains vides. La récupération de la pièce est prévue pour le lendemain matin à 10H00. Le jour J et quatre heures plus tard, un peu furieux, Yann revient en annonçant que l'éléctricien, Michelangelo, a cassé les charbons du régulateur. Celui-ci a toutefois assuré qu'il viendrait au camping le soir même mettre en place, façon argentine, un nouveau régulateur. Chose promise, chose due. Même pas en retard Michelangelo!



A cette occasion, ce n'est pas Hachille qui attire les regards mais lui. 230 kg de chair et d'os. Impressionnant! Il nous explique que sa "surcharge pondérale" provient du nombre incalculable d'asados. Yann et Gé, va falloir faire gaffe!
Enfin, tout est bien qui finit bien. L'alternateur est à présent au mieux de sa forme, à voir jusqu'à quand il tiendra!...
Autre chapitre de notre quotidien à Salta, les tampons d'autorisation de séjour de nos passeports. Avec notre Hachille capricieux et les kilomètres à réaliser pour traverser une frontière, le temps est compté.



Nous décidons, un matin de bonne heure, de nous rendre au service de l'immigration pour les renouveler. Cette opération pour un petit tampon, au prix de 100 pesos (soit environ 20 euros) nous a beaucoup amusé même si après cinq heures d'attente, nous commencions à désespérer.



Nous pouvons repartir trois mois de plus sur les routes argentines.Quoique!....


Selon nos experts en mécanique, au vu du bruit toujours inquiétant de son moteur, Hachille peut tout aussi bien rendre l'âme dans 30km que dans 2000km. Nous avons donc pris la décision de faire réparer notre camion en France avant de repartir en Asie. Nos têtes se préparent ainsi à une prochaine traversée en bateau. Nous avons en effet reçu le prix des containers pour le retour en Europe qui s'avère très élevé en comparaison des RoRo (sorte de cargos acceptant passagers et véhicules sans container). Pour l'heure, c'est direction Buenos Aires. Un peu moins de 1500km nous séparent aujourd'hui de la capitale. La route semble longue. Si nous y arrivons, nous garerons Hachille au camping de Tigre (30 km de BA). Pendant ce temps, et en attendant le bateau, nous pourrions aller titiller les frontières brésiliennes ou paraguayennes. A pied? En bus? A dos de mulet? ceci est une autre histoire...