Position actuelle :
Vallecito !
Après de longues semaines de traversée en Argentine, grande comme cinq fois la
France, nous sommes toujours aussi surpris de la multiplicité des paysages,
des
climats, de la faune et de la flore, qui évoquent à chaque fois un petit
bout
dun autre pays.
La richesse de ses territoires est aussi à la mesure de son histoire humaine,
fruit dun passé indien et dune histoire coloniale européenne. Un
mélange où même la religion se noie dans des croyances populaires, qui nous
amusent autant quelles forcent au respect. Cest le cas de la
légendaire Difunta Correa à qui nous avons rendu visite. Défunte
mais ô combien vivante ! Parce que cest aussi cela lArgentine
A moins de 200km au nord de Mendoza, et en moins de temps quil ne le
faut pour le dire, nous avons rejoint San Juan et surtout son village voisin :
Vallecito, haut lieu de pélerinage. Durant la semaine sainte, Vallecito peut
dépasser le million de visiteurs. Cest sur cette terre quun
matin
de 1841 fut retrouvée celle que lon appelle la Difunta
Correa.
Histoire particulière pour cette femme devenue mythe, légende, ou sainte et à
qui lon remet son destin. La suite en images
Il y a la route nationale 3 longeant la Côte Atlantique de lArgentine,
et de lautre côté (à louest donc), il y a la 40, celle là même
que nous suivons depuis quelques semaines déjà.
Bonne ou mauvaise, cette route, longeant la précordillère des Andes, na
de cesse de nous émouvoir.
Et pourtant la route est droite sur des centaines de kilomètres ! Entre les
provinces de San Juan et La Rioja, le climat est très aride, chaud en journée,
glacial le soir.
La route est une véritable traversée désertique. De temps à autre, sur le
bas-côté de la route, nous apercevons une voie de chemin de fer. Totalement
abandonnée aujourdhui, elle renforce un peu ce sentiment de
désolation.
Mais allez savoir pourquoi, nous aimons ça et prenons le temps de marcher au
milieu de ce rien. La terre, craquelée de toute part, nous donne
à son contact, une sensation de copeaux de chocolat craquant.
Les rares villages rencontrés apportent, quant à eux, une touche verte et ce
grâce aux rivières alimentées par les montagnes. De vraies oasis agréables à
vivre comme San Jose de Jachal où nous avons pique-niqué. Le village est lui
aussi désert à notre arrivée.
Normal il est passé 13H00, lheure de la sieste a sonné ! Tout est fermé
jusquà 17H00. Autant vous dire quil faut acheter son pain bien à
lavance !
Sur la place centrale, de forme carrée (les places sont dailleurs
toujours dessinées de la même manière), les sycomores et les palmiers abritent
des sculptures de bois géantes, représentant soit un gaucho, soit une tasse à
maté, purs symboles de la culture argentine.
Pas de doute, ici, à San Jose de Jachal, la tradition a encore de
lavenir !
Nous reprenons notre route avec lobjectif datteindre le parc
national Talampaya, véritable monument de pierre classé au patrimoine de
lhumanité depuis lan 2000. Hachille, malgré la température
élevée
du milieu de laprès-midi et les cols, ne semble pas
souffrir.
Il file allègrement, se faufilant parfois lors de passages étroits, nous
laissant ainsi tout le loisir dobserver tranquillement, au point
culminant de la route (soit 1100m), le spectacle de la Vallée Fertile,
enchaînement de roches roses ou rouges à perte de vue.
En fin de journée, nous entrons dans le parc Talampaya, désert de sable rouge
et de roches.
Des bâtiments flambant neufs, fruit de subventions de lUnesco,
acueillent le visiteur. A côté de laire de stationnement, la
possibilité
de bivouaquer. Nous y passerons la nuit, plus que magique.
Nous avons en effet, et pour la première fois depuis notre arrivée, eu tout le
loisir dadmirer, dans le noir et le silence le plus complet, ce ciel du
sud sans nuage dune beauté extraordinaire. Néophytes en matière
dastronomie, nous avons pourtant mesuré la grandeur de la voie lactée
et
ces quantités de constellations toutes plus brillantes les unes que les
autres.
Le lendemain, différentes options soffrent à nous pour visiter le parc.
Nous choisissons celle plus individuelle : la balade de trois heures en VTT
avec obligation de guide.
Eduardo nous emmène ainsi pédaler dans les gorges dont les falaises
sélevent à plus de 150m. Tout petits, nous le sommes !
Le site, formé il y a 200 millions dannées, intéresse toujours autant les géologues ou paléontologues du
monde entier.
Les dinosaures nont pas dit leur dernier mot ! Nous découvrons
également
le jardin botanique où poussent des arbres, au nom
dAlgarrobo, plus que centenaires.
Ou encore la cheminée, la Cathédrale, et
même
les peintures rupestres, témoignages de vie indienne.
A 80km de Talampaya, un autre vestige naturel : la Valle de la luna.
Autre monument de pierre, où les cactus en fleur surgissent de part et
dautre de la route.
Mais il nous faut quitter ce désert. Notre point de chute se trouve à 50km au
nord de Cordoba (deuxième ville dArgentine), à Jesus Maria exactement.
Nous y avons rendez-vous. Damien, Sophie, et leurs enfants Pauline et Yann,
nous ont invités à les rejoindre dans le camping de leur cousine avant de
partir pour lAustralie (à suivre sur www.auplaisir.be). Un au revoir
mais pas un adieu. Nous nous reverrons sans nul doute en Lorraine ou en
Belgique, si proches en comparaison des distances argentines.
Le club Citroën de Cordoba a pour habitude de réparer ses 2CV, Méhari et
autres
voitures de la délicieuse marque à Jesus Maria, ville où nous sommes
donc
actuellement installés. Et pour cause ! Il y a là, dit-on de source
locale, le
meilleur mécanicien pour nos vieilles gimbardes Citroën. Quelques
membres du
club ont déjà rendu visite à Hachille, le qualifiant
"dhermoso,
espectacular ou encore lindo ! Tant mieux
quils vous plaisent car
cette semaine, direction le garage pour
Hachille. Celui-ci a en effet besoin
dune petite révision avant de
franchir le Pérou ou la Bolivie, et de
rassurer par la même ses
propriétaires,
toujours un peu inquiet pour sa
santé
quand on sait que
les vieilles mécaniques sont sensibles
!...
A Jesus Maria, outre le fameux taller de mecanico (atelier de
mécanique), on trouve également les traces du passé jésuite. Présents au
XVIIème siècle dans cette région pour cause dévangélisation, ils ont
aussi fait commerce par exemple du vin pour survivre. Estancia, musée,
église,
tout se visite aujourdhui
mais cela,
cest
encore une autre histoire