Position actuelle :
Mendoza
Lautomne est arrivé depuis quinze jours, apportant son lot de feuilles
mortes, un peu de sa grisaille, des journées plus courtes mais aussi des
couleurs chatoyantes dans les arbres. Une période également synonyme de
vendanges dans la région de Mendoza où nous venons darriver.
Une région où il fait bon sy arrêter, ne serait-ce que pour ses
plateaux
à 1000m daltitude, ses champs doliviers, ses vergers
et
le son
des grillons.
LArgentine, aussi vaste soit elle, possède des terres si étonnantes, si
riches et si variées, que lon finirait par ne plus la quitter!
Nous avons laissé derrière nous une nouvelle fois le Chili pour emprunter la
ruta 40. Longue route de 4667km qui sétend de Rio Callegos (au sud-est
de la Patagonie) jusquà la frontière bolivienne.
De Chos Malal en passant par Malarguë, San Rafaël et Mendoza, nous
lavons empruntée pendant plusieurs jours sur 1250km. Lalternance
de passages de pistes en mauvais état ou dasphalte nont guère
laissé de répit à Hachille. Mais comme dhabitude, celui-ci sest
montré à la hauteur de nos exigences, même si notre moyenne de 20km/h fait
défiler les kilomètres à une vitesse de tortue!
Ce qui, dune certaine façon, nous arrange aussi. La route 40 offre en
effet une diversité de paysages absolument incroyables!
Chaîne des Andes sur fond de pampa désertique, canyons aux reliefs joliment
sculptés, volcans, rivières, étendues deau salée,
La ruta 40 se
mérite un peu mais au final, quelle récompense!
Le nord de lArgentine présente une ambiance totalement différente du
sud
(plus renfermé et plus travailleur dit-on dans le pays!). Epiceries de
plein
air, vendeurs de pacotilles, cireurs de chaussures,
la ville
sagite et vit un peu le matin et surtout en fin de journée. Il va sans
dire quentre 13H00 et 17H00, la sieste agit! Et pourtant, certains
argentins, aidés de leurs vélos, nont de cesse de parcourir la ville la
journée, à la recherche de clients
cest ainsi que nous avons
croisé le chemin de Fredy, vendeur ambulant de boissons chaudes.
Nous vous proposons vous aussi de le rencontrer
San Rafaël (230km au sud de Mendoza) fut notre dernière étape de voyage en
compagnie des parents de Yann. Si la ville noffre guère
dintérêt,
la visite de ses caves en revanche est fort sympathique. En
castillan, une
exploitation viticole est appelée : Bodega. Les propriétaires
de
lHosteria où nous avons garé Hachille pour la nuit nous indique
ladresse de la plus ancienne bodega de la ville : La Abeja
(Labeille).
Cette petite exploitation ne possède que 4000ha de vignes, autant dire presque
rien. Mais son histoire et ses techniques de production, a contrario
dautres géants installés à côté, méritent le détour.
La Abeja a été fondée par un français, Rodolphe Iselin en 1883, pionnier et
fondateur également de la ville de San Rafaël.
Jusque dans les années 20, Rodolphe et ses deux fils, ont ainsi produit
des vins provenant de cépages tels que Cabernet Sauvignon, Malbec, Tempranillo
ou encore Syrah.
Les turpitudes des guerres en Europe et les maladies, dont la fièvre typhoïde,
ont contraint la famille à vendre le domaine, géré aujourdhui par une
famille argentine.
Chose intéressante, les techniques de production viticole nont pas
changé depuis 1883. De la séparation des grappes en passant par le pressage et
lembouteillage (à la main), les machines sont restées les mêmes, ce
qui,
outre larchitecture des bâtiments, confèrent à La Abeja, un
charme
fou.
Les vendanges nétant pas terminées, nous avons simplement constaté la
lenteur du travail à chaque arrivage de camion, quand il faut mettre les
machines en route.
La petite taille du domaine leur permet sans nul doute encore ce
luxe.
Quant à son goût, certes un français est à lorigine de la bodega, mais
après quelques visites dans dautres domaines, peut-être pourrions-nous
nous faire quelques cheveux blancs quant à la qualité du vin argentin?...
Autre spécialité du coin à San Rafaël, les olives! Une petite visite rendue
chez Yancanelo (entreprise fondée en 1943 par litalien
Zingaretti), nous a permis dapprendre les techniques anciennes et
modernes de la production dhuile dolive.
Cela va sans dire quà la sortie, nous avons fait le plein
dolives
(huile y compris) pour les prochains mois. 500g dolives
équivaut à 3
pesos, soit moins de 0,70cts deuros, nous aurions eu tort
de nous en
priver!
Notre visite de San Rafaël sest achevée par un passage dans le Canon
del
Atuel, (baptisé aussi Petit Canyon du colorado argentin),
un
canyon formé il y a 150 millions dannées.
Nul besoin dêtre géologue pour apprécier le spectacle! Les formations
rocheuses sont des plus spectaculaires tout comme les couleurs qui passent du
noir au rouge, ou du vert au blanc sableux.
Les formes de certains rochers nous font imaginer des figures humaines ou
animales. Les lacs passent du bleu au vert-gris.
Quant à la végétation, elle est suffisamment rare pour lapprécier
pleinement, surtout quand dénormes cactus font leur apparition!
En ce moment, et depuis une semaine, lArgentine traverse une crise
économique et politique conséquente. Les producteurs agricoles, dont les plus
petits (à croire que lhistoire, même internationale, na pas de
fin
), excédés de travailler pour quelques pesos au profit des plus
gros
et surtout du gouvernement, sont en grève et bloquent toutes les routes
du
pays. La semaine prochaine sannonce difficile pour trouver de la
viande,
du pain, des oeufs, et autres produits agricoles. Affaire à
suivre
Si le Pérou et la Bolivie se rapprochent de jour en jour, les kilomètres nous
séparant de ces deux pays sont encore nombreux. Pas grave. Cela devrait nous
donner loccasion de visiter la plus ancienne bodega de
lArgentine, de découvrir aussi la route des Andes, à louest,
avec
ses sommets comme lAconcagua (7000m) ou encore son pont de
lInca
(arche de sel), considéré comme lune des merveilles
naturelles du
pays
mais cela, cest encore une autre
histoire