Position actuelle :
Isla de Chiloe
Après la Carretera Australe et sa nature des plus extraordinaires, nous voici
à
la découverte de la Isla Grande de Chiloé. Nous retrouvons les routes
goudronnées pour le plus grand plaisir d'Hachille et sillonnons ce petit bout
de terre au large des côtes chiliennes. Culture, gastronomie, architecture et
paysage, tout est si différent que nous nous sentons presque dans un autre
pays.
Mais quand le chien n'aboit pas, la caravane doit parfois s'arrêter pour un
peu
de repos....
Nos guides de voyage nous promettaient un accès facile durant la saison
estivale. Nous sommes toujours en été mais les ferries sont finalement peu
nombreux à se rendre sur la Isla Grande de Chiloé depuis Chaiten. Au bout de
10
jours passés dans la région de Palena (parc Pumalin), un bateau est
enfin
disponible. Nous pouvons enfin embarquer sur l'une de ces barges
permettant
d'atteindre l'ìle.
L'embarquement est des plus cahotiques. Après plus d'une heure dattente
sur le quai, les camions du voyage précédent (avec leurs moteurs hors d'âge)
démarrent et débarquent pour nous laisser la place. La rampe d'accès est
raide,
il faut monter à bord en marche arrière. Les chassis frottent, les
embrayages
fument.
Cinq heures de traversée plus tard, sous un beau ciel bleu, nous accostons à
Quellon, petite ville à l'extrême sud de l'ìle de Chiloé. Il est samedi 19h et
nous n'avons aucune envie de poursuivre notre route. C'est donc dans un petit
camping au bord de l'eau avec une splendide vue sur la baie de Quellon et le
volcan Corcovado que nous passons notre premier week-end en terre
chilote.
Nous n'avions jamais entendu parler de Quellon auparavant. Normal nous
diriez-vous? Pas si sûr! Quellon mérite d'être aussi connu que Fairbanks en
Alsaka. Quellon, litéralement "la fin de la route", est simplement l'autre
extrémité de la mythique Panaméricaine. Cette route, naît en Alaska, traverse
toutes les amériques, passe par Vancouver et Mexico, et se termine ici, 22 000
kilomètres plus au sud. Au bout de la jetée en face de la ville, à Punta Lapa
exactement, un monument marque ainsi cette position unique.
La fameuse marée rouge, rendant impropre la consommation de crustacés, ne
sévit
pas ici. Nos estomacs se ravissent enfin de goûter à autre chose que
des
viandes grillées. Crabes, moules, huîtres, clams, difficile de trouver
une
traduction pour tous ces coquillages et crustacés trouvés sur les marchés
alentours.
Peu importe, nous nous laissons guider par notre instinct et cest au
barbecue, que nous dégustons des produits directement sortis des bateaux.
Nous faisons quelques extras au restaurant pour apprécier certaines
préparations un peu plus élaborées comme les Clams au parmesan, le Pulmay
(version allégée de la spécialité chilote: le Curanto- Mélange de clams,
moules, saucisses et pommes de terre, le tout cuit à létouffée), sans
oublier les oursins,
nous vous voyons déjà saliver... et il y a bien
de
quoi!
Dans un registre tout aussi culinaire, nous avons passé un moment très
authentique dans les cocineras de Dalcahue.
Sur le port de ce petit village, dans des petites maisons sur pilotis
surplombant la mer, il est possible de manger directement dans ces cantines
très basiques. Un banc et une table face à la cuisine, une carte sommaire, des
prix très doux, et une atmosphère très locale, telles sont les
cocineras.
Celles-ci accueillent chaque midi les locaux en quête dun plat du jour
ou dun encas bon marché. Pour nous ce fut une expérience très
sympathique que vous découvrez en vidéo...
Dernier clin doeil pour vos estomacs: la pomme de terre serait
originaire de Chiloé et les habitants en connaitraient plus de 2000 variétés
différentes!
Lindustrie du bois est, sur lîle de Chiloé, une des activités
principales.
Outre les palafitos, célébres maisons sur pilotis que lon peut
notamment
admirer aux entrées nord et sud de Castro, la capitale, ce bois
sert
bien
évidemment à la construction de bateaux de pêches.
De nombreux artisans charpentiers construisent à même la plage ces bateaux
colorés.
Larchitecture de lîle est également spécifique. Les maisons sont
presque toutes en bois. La plupart sont classées et protégées.
Flavia, rencontrée dans le village de Curaco de Velez, sur la petite ìle de
Quinchao, nous a quand même avoué son amertume de voir ces vieilles maisons
dépérir par manque de subventions du gouvernement chilien. A quoi sert leur
classement nous demande-t-elle?...
En bois simple, ou peintes de couleur vive, les murs sont recouverts de tuiles
de bois en forme décailles.
Une technique destinée à les protéger des incessantes pluies qui frappent
lîle. Les toîts de bardeaux ajoute la touche finale, si caractéristique
de ces habitations.
Nous avons passé de longues heures à arpenter les rues de ces petits villages
typiques pour admirer ces maisons plus que centenaires.
Cest au détour de ces rues que nous tombons immanquablement sur
lune des 300 églises qui parsèment la campagne. Signe évident du passé
missionnaire de lîle, la plupart datent du XVIIIème siècle et sont
aujourdhui inscrites au patrimoine de lhumanité.
En bois, elles ne sont bien sûr pas toutes à notre goût mais impressionnent
par
leur décor et leurs peintures. Nous retenons prinipalement celle de
Castro,
magnifique par sa taille, son décor tout de bois et son architecture
et Achao,
sur lîle de Quinchao, petite mais si accueillante.
Agnostiques, athées, chrétiens,..peu importe, ces églises offrent un espace de
contemplation à tout visiteur qui en franchit le seuil.
Il na pas plu depuis deux mois sur Chiloé. Si cette situation,
anormale,
nous a permis de profiter largement de lîle sous le soleil;
pour les
habitants, il nen est pas de même. Le manque de pluie a
provoqué une
sécheresse principalement à lintérieur des terres et
entraîné des
problèmes dinsalubrité de leau. Fort heureusement,
les dieux du
ciel ont répondu présents à la fin de notre séjour sur
lîle. Il a plu en
abondance. Un vrai temps de chien pendant 48 heures.
En attendant
lacalmie, nous garons Hachille dans un camping à Ancud,
au
nord-ouest de
Chiloé. Une ville réputée pour ses huîtres, son verre de
vin
blanc et ses
fermes agrotouristiques proposant confiture, miel,
légumes.
Malheureusement, nous naurons pas loccasion de découvrir Ancud.
A
notre arrivée au camping, Géraldine cherche les toilettes et se trompe de
chemin. En lieu et place du trône, une boule de muscles noire et
marron. Silencieuse, celle-ci surgit de derrière le bâtiment, attrapant
délicieusement lun de ses avants-bras, puis un mollet. Pas de doute, un
Rottweiller a succombé au charme de Géraldine lui laissant un souvenir
impérissable!
La journée se termine aux urgences de lhôpital public de la ville.
Après
quelques pansements, anti-douleurs et un seul point de suture (pour
info, les
morsures de chien ne peuvent se recoudre), nous regagnons notre
maison
roulante.
Au final, plus de peur que de mal. Les morsures font un mal de chien mais le
temps fait son oeuvre.
Yann sest transformé en homme à tout faire, passant des soins
infirmiers
à la cuisine, de la mécanique à la lessive.
Du repos, de la patience, quelques cachets, tels sont les ingrédients à
consommer pour les jours prochains. Noublions pas nos amis belges,
Damien, Sophie et leurs enfants Pauline et Yann, présents lors de cet incident
et qui, grâce à leur aide précieuse, ont su nous donner un moral
denfer.
Merci à eux!
En quittant Chiloé, nous avons rejoint Puerto Montt, première grande ville
chilienne, à plus de 1000 kilomètres au sud de Santiago. En attendant le
recouvrement complet de Géraldine, nous nous sommes installés à côté du
port, dans le quartier dit Angelmo. Marché artisanal, cocineras (cantines),
fruits de mer
à quoi allons-nous goûter?... cela cest encore une
autre histoire