24 février 2008
Nous voguons de plage en plage, de parc en parc, de bivouac en bivouac. Ces
derniers jours, lair marin, les dauphins, la biodiversité du parc
naturel Pumalin, nont eu de cesse de vivifier nos sens et capturer nos
oreilles, nos yeux et nos esprits. Jamais lassés, toujours aussi fascinés, nos
rencontres avec la nature patagonne restent pour sûr des moments
privilégiés
indispensables à partager !
Santa Barbara
Après la plage de galets, à nous la plage de sable noir !
Avant notre entrée au parc Pumalin, nous restons quelques jours à profiter de
bains de soleil sur la côte de Santa Barbara, version chilienne !
Quelques bancs et tables en bois, guère plus. Côté baignade, le Pacifique est
bien trop froid pour nos orteils !
Le soleil est une denrée rare dans cette région chilienne. Témoin : cette
végétation luxuriante. Selon les relevés météorologiques, il pleut en moyenne
6000mm/an, soit six mètres deau ! Les habitants nous confirment que
nous
sommes chanceux. Tant mieux ! Nous profitons ainsi du spectacle de nos
amis les
dauphins venus se nourrir et jouer dans la baie, à une vingtaine de
mètres du
rivage.
Un défilé gracieux que nous guettons à tout moment de la journée. Chose
amusante, si nos yeux ont le temps dobserver les dauphins, ceux-ci,
très
rapides, sont difficiles à photographier.
Nous navons eu de cesse darpenter la plage. Le résultat : des
heures de tournage et dattente pour vous en livrer un petit
aperçu
Démarche philantropique
Après ces journées de plage, nous nous remettons en route pour quelques
kilomètres de Carretera. Hachille a pris quelque peu lhumidité de la
mer
mais après deux tours de chauffe du moteur, il ronronne de nouveau
normalement.
La route nous mène à lintérieur du parc Pumalin, un parc
né dune
intiative américaine privée.
En 1991, le milliardaire Douglas Tompkins et sa famille achètent une ferme et
quelques hectares de forêts dans la région de Palena, là où nous sommes
actuellement. Visiteur incessant depuis 1961, D. Tompkins connaît bien les
lieux.
Quelques années plus tard, cet homme daffaire, fondateur de deux
célébres marques de vêtements outdoor, a tout laissé derrière lui pour se
consacrer à la sauvegarde du patrimoine naturel de la Patagonie
chilienne.
Pour contrer la déforestation sauvage pratiquée par les usines et les
entreprises dextraction massive du bois, il achète de nombreux hectares
et crée un parc : Pumalin. Aujourdhui, et après bien des années de
combats contre le lobbying industriel et le gouvernement chilien, ce parc
représente une surface de 300 000 hectares que les visiteurs peuvent découvrir
grâce aux sentiers aménagés.
Outre la préservation des espèces végétales et animales, Pumalin a développé
un
éco-tourisme avec la création dun centre dinformation et
dexposition et des promenades à thèmes.
Son autonomie financière est également assurée avec la production dune
agriculture organique non mécanisée et dun artisanat local. Miel,
couvertures en laine, objets décoratifs, livres en papier recyclés,
les
ventes de produits sont multiples. Déclaré Sanctuaire
naturel en
août 2005, Douglas Tompkins a légué ce parc à une fondation
chilienne
(Fundacion Pumalin) en charge de ladministration et du
développement du
parc.
Promenons-nous dans les bois
Nous avons choisi deux balades au sein du parc Pumalin. La première nous
a
emmenés dans une forêt que lon peut qualifier de
jungle
tellement la végétation est dense.
Nous avons découvert la forêt des Alerce, le mélèze andin, en
voie dextinction aujourdhui.
Si nous sommes impressionnés par la taille de ces arbres (leur hauteur peut
atteindre 45m), nous sommes absolument ennivrés par leur parfum. Mélange
deucalyptus, de miel, dagrumes, à chacun de nos passages près de
lun deux, nous respirons à plein poumon leur odeur.
Le long du parcours, des panneaux nous indiquent ce à quoi les Alerce étaient
destinés. Vieux de 3000 à 4000 ans, son bois, parfumé, résistant à
leau,
aux intempéries, étaient utilisés pour la construction des
bateaux. Pourtant,
même protégé, lAlerce continue dêtre
clandestinement coupé.
Certains dentre eux portent encore les
stigmates
des tentatives de
coupe. Leurs écorces, dénudées, sen
remettent
difficilement.
Instructive et ô combien captivante, nous quittons la forêt dAlerce,
lesprit régéneré, pour nous rendre au lieu-dit : Cascadas
Escondidas.
Là encore, le bruit des oiseaux, des grenouilles, des insectes,
est un
régal tout autant que la végétation.
Très humide, la forêt nous engloutit parfois entre les bambous et les mousses
suspendues aux arbres. (Si épaisse quelle nous fait penser à de la
moquette !).
Pendant plusieurs heures, nous nous délectons ainsi de cette balade dont le
point final est atteint avec la découverte de trois cascades : Cascadas
Escondidas, traduisez : Cascades cachées.
Nous laissons derrière nous Pumalin et ses forêts pour le pays des
mouettes andines, en language indien huilliche, cette appellation
désigne lîle de Chiloé. Légendes de la mer, maisons sur pilotis,
coquillages et crustacés, esprit insulaire,
lembarquement est
imminent
mais chut, cela cest encore une autre
histoire