25 avril 2006
Retour à Erfoud... point de départ de La piste. Tout au bout de la rue principale d’Erfoud, le goudron s’arrête tout net, la secousse est d’ailleurs rude! Nous y voici enfin... direction plein sud. L’excitation se mêle au stress sur les premiers kilomètres. Nous partons vers l’inconnu. Il existe bien une route qui relie depuis quelques années Rissani à Merzouga mais nous préférons emprunter la piste, meilleur moyen pour tester Hachille dans ses derniers retranchements... mais surtout meilleure façon d’entrer doucement dans le Grand Désert.
Nous n’avons que quelques informations pour garder le cap. Nous longeons les anciens poteaux télégraphiques installés il y a bien longtemps sous le protectorat français. Les pistes se croisent et se recroisent, difficile de ne pas se perdre mais les chateaux d’eau de Merzouga se détachent déjà sur l’horizon.
Hachille vibre de toutes ses vis, la tôle fait un bruit assourdissant, le moteur rugit (de plaisir?). Il faut faire attention aux passages de sable mou qui entraineraient un ensablement immédiat. Puis soudain, immense, majestueuse, elle se détache sur le ciel d’un bleu profond, la grande dune de Merzouga. Au pied de la dune, l’auberge de charme de Ksar Sania et sa propriétaire Françoise (française expatriée) nous accueille comme des rois... le petit camping à l’ombre des palmiers offre tout le confort et le cuisinier de l’auberge nous mitonne les meilleurs plats marocains.
Le courant passe tout de suite avec cette bretonne venue s’installer avec sa famille il y a plus de 10 ans et Françoise nous propose de nous emmener découvrir la région, plus au sud, tout là-bas à la frontière algérienne. Et nous voilà donc partis, en 4x4 cette fois, Hachille préfèrant l’ombre de Ksar Sania, en direction de Taouz. Une véritable découverte et un cours d’archéologie grandeur nature.
Nous entrons bientôt dans le lit d’un ancien fleuve qui coulait ici il y a quelques millions d’années. Les fossiles de poissons, d’algues et de coraux constituent un véritable musée en plein-air et Françoise se fait un plaisir de nous raconter l’histoire de ce no man’s land.
Sur un promontoire surlombant la vallée nous découvrons de véritables sculptures rupestres. Des chars, des sandales sont taillés dans la pierre, nous nous sentons soudain dans la peau des explorateurs-ethonologues... des chars? Des sandales?
Peut-être des marchands venus de loin faisaient déjà du commerce avec le Maroc... qui n’était certainement pas encore le Maroc à cette époque... 1000 ans? 2000 ans? Certainement plus... Un après-midi inoubliable à quelques encablures de la frontière algérienne.
De retour au campement, Géraldine décide de préparer un véritable tajine dans un authentique plat que nous avons acheté au souk quelques jours plus tôt. Il ne faut pas être affamé!
Préparation du feu, des légumes, cuisson à feu doux pendant plus d’une heure... largement le temps d’apprécier un bon thé à la menthe...