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Etape 4  |  Gorges du Todra

11 avril 2006

Sous les palmiers…

Dans cette vallée du Dadès, nombreuses sont les gorges comme celles du Todgha qui constitue un des points d’arrêt de notre voyage. Mais avant d’y arriver, nous nous arrêtons à Tineghir, une ville réputée pour son immense palmeraie qui s’étend jusqu’aux contreforts de l’Atlas. Une énorme tâche verte de plus de 35 kms de long aux portes du désert !
tineghir1.jpg mis à jour le 13/08/2006 taille 32,13ko
Sur la route qui mène aux gorges du Todgha, une sorte de vaste plate-forme a été aménagée pour offrir aux visiteurs un large panorama sur cette grande palmeraie. Mais le soleil tape dur, nous cherchons alors un endroit ombragé et un peu plus au calme que ce promontoire bardé de cars de touristes et de faux guides, gamins, et chameaux,  prêts à vous faire visiter l’endroit pour quelques dirhams et prêts aussi à vous vendre un bibelot, souvenir inoubliable de votre passage à Tineghir !…
Nous empruntons la route qui mène aux gorges…ce sont plus de 15 kms de route asphaltée mais étroite où chaque montée et chaque virage font rugir Hachille. Mais il a, ne l’oublions pas, franchi le col du Tichka, alors ne doutons pas de lui !
Nous nous arrêtons à mi-chemin sur un site ombragé, aux pieds de la palmeraie.
tineghircamping.jpg mis à jour le 13/08/2006 taille 34,20ko
Le temps d’ouvrir le store, et de déployer notre campement, qui à force d’habitudes, ne nous prend plus qu’une petite demi- heure,…nous filons nous rafraîchir à l’intérieur de la palmeraie. Encore trop chaud. Tant pis, la visite sera pour demain matin. Il est d’ailleurs conseillé de la visiter très tôt ou très tard dans la journée. Nous revenons donc à l’ombre de nos palmiers d’adoption où quelques odeurs nous chatouillent les narines. Le patron d’une gargotte tout proche cuisine ! Il nous propose des petits plats berbères. Nous optons pour une commande de brochettes qui viendront compléter notre salade (plutôt niçoise !) sans oublier l’apéro composé lui d’un certain breuvage anisé…et de quelques olives ! Ah ces français !!!…Disons qu’il n’y a pas de mal à se faire plaisir ! Vous n’êtes pas d’accord ? …Si certainement !…Merci !
Le lendemain matin, à 6H00, nous franchissons le petit oued à l’aide d’une poutre, celle-ci relie notre campement à la palmeraie. L’atmosphère y est fabuleuse. Nous découvrons, à la fraîche, cet endroit magique où les femmes travaillent dans les champs et les vergers.
La palmeraie, irriguée par l’oued Todgha, est un petit bijou technique. Les canaux d’irrigation appelés « Khetarra » longent les champs, et assurent l’arrosage des parcelles sans qu’aucune goutte d’eau ne se perde. Ce système utilisé depuis l’antiquité, d’abord par les perses, puis les berbères, forme un labyrinthe de petits canaux. Il suffit de dévier le cours de ces petits ruisseaux pour choisir d’irriguer telle ou telle parcelle cultivée. Tout est recyclé ! Une belle leçon d’écologie !
palmeraieeau1.jpg mis à jour le 13/08/2006 taille 35,64ko
La palmeraie recelle des trésors naturels dont ces grands palmiers-dattiers font partie. Pollénisé et élagué par les hommes, le palmier est un arbre intéressant d’ailleurs.
dattiers.jpg mis à jour le 13/08/2006 taille 30,10koIl vit pour les autres mais aussi pour lui même ! Oui oui ! Il fait de l’ombre, produit des dattes (vous en mangez deux ou trois, ça nourrit sans nul doute son homme pour quelques heures) et sa coque qui le protège des agressions extérieures, lui permet de garder l’eau emmagasinée par les racines dans les profondeurs de la terre ; voilà pourquoi il peut pousser, parfois en solitaire, dans le sable.
dattiers2.jpg mis à jour le 13/08/2006 taille 47,83ko
La ballade nous enchante, vous l’aurez compris…et à plus d’un titre. On peut se promener dans la palmeraie pendant des heures, la quiètude de l’endroit, les fleurs et autres plantes, les champs, et les gens constituent une curiosité sans fin.
Des champs à perte de vue, des palmiers qui se ressemblent tous, difficile de ne pas se perdre ! L’ancien village Aït El- Haj Ali nous sert de repère. C’est l’ancien village juif, construit tout en pisé, et déserté depuis belle lurette car les musulmans ne peuvent l’habiter.
villageruine.jpg mis à jour le 13/08/2006 taille 28,75koDommage que toutes ces beautés architecturales marocaines sont rarement entretenues ou restaurées. La faute aux querelles politiques ou religieuses qui existent depuis des siècles. Dommage ! Mais peut- être est- ce dû la encore à notre sentiment très français qui porte sur la conservation du patrimoine…
Allons bon, stop aux réflexions philosophiques du moment. Il est temps d’avancer nos pérégrinations touristiques. Nous partons pour les gorges du Todhga, situées plus en amont de la palmeraie.
Htodra.jpg mis à jour le 13/08/2006 taille 40,76ko
Là encore, réputées comme étant les plus belles du sud marocain, nous sommes séduits mais tout de même un peu échaudés quant au flot incessant de cars et voitures. C’est le week- end et malheureusement le mauvais moment pour s’arrêter dans les gorges qui sont littéralement envahies à l’entrée par les voitures des habitants et des touristes qui oublient parfois d’apprécier le paysage sans faire de bruit ! Et puis bien sûr, qui dit touristes, dit vendeurs ou faux- guides prêts à vous suivre sur des kilomètres et à vous répéter que sans eux, on ne peut rien faire…d’autant que chacun fait un bon prix, un prix d’ami pour la visite ! Bouh ! Insupportable ! Même les bergers nomades envoient à présent leurs enfants mendier 1 ou 2 dirhams, ou quémander des cadeaux du genre stylo. Si vous refusez, ils deviennent assez impolis. Encore dommage ! quoique nous avons trouvé la formule… »donne – moi un dirham et je te donnerai un dirham « Les enfants sont un peu déroutés et au final, ne restent pas bien longtemps !
Nous arrivons enfin à nous échapper de la masse en prenant la route qui mène, après une dizaine de kilomètres, à un petit village baptisé Tamtattouche. Le chemin, pratiquement goudronné maintenant, est magnifique. Les gorges, véritable paradis pour les amateurs d’escalade, offre une perspective de vue très impressionnante. Les deux parois de la falaise atteignent des hauteurs vertigineuses qui, quand on lève les yeux, ne laissent que très peu de ciel apparaître. Mais au-fur-et-à mesure de notre avancée, le canyon s’élargit et la claustrophobie disparaît…laissant apparaître au bout de 17 kilomètres : Tamtattouche, un village situé sur la route du Haut Atlas qui conduit à Imilchil (célèbre pour son moussem des mariés).
Hormis les quelques campings et hôtels ouverts à la va- vite depuis le goudronnement de la route, l’endroit est encore paisible. Les gens sont souriants et accueillants et pas encore tout à fait dévorés par l’hystérie collective que procure la manne touristique. D’ailleurs, ils n’auraient pas le temps. Leurs travaux agricoles sont trop nombreux .
Sur cette note buccolique sur fonds peut- être de réflexion, nous refermons pour aujourd’hui notre livre de bord et vous donnons rendez-vous très bientôt pour la suite du périple à bord de notre Citroën HY.
Nous partons demain rejoindre Erfoud et Rissani, en s’arrêtant toutefois dans une Oasis un peu particulière…Non ce n’est pas un mirage !..Quoique le Sahara approche à grand pas !…
A bientôt