09 janvier 2008
Ce début dannée a démarré non pas sur les chapeaux de roue mais
tranquillement au fil de leau. Enfin, tout est fonction de la météo !
Sur terre, dans les airs, puis sur leau, nous prenons diverses
respirations pour être sûrs de ne rien rater dans ce voyage qui continue dans
et autour de la Terre de Feu pour le moment. Laperçu
nature reste ainsi de mise !
Sur les traces de Magellan
Hachille nous a conduit jusquau bout du bout de la piste. Faute de
voie terrestre, nous avons donc décidé de prendre la mer quelques jours pour
découvrir ce qui se cache derrière ces îlots entourant la Terre de Feu. Pour
cela, nous avons volé de Ushuaïa à Punta Arenas avant dembarquer sur un
bateau pour cinq jours, direction : Ushuaïa.
A bord, une centaine de personnes, toutes nationalités confondues. A notre
table, une famille brésilienne et un couple ditaliens en voyage de
noce.
Les échanges ont été très sympas et mêmes amusants parfois côté
communication
!
Autant vous dire que les repas bien copieux nont pas manqué de marquer
nos estomacs et les salles, surchauffées à notre goût, provoqué quelques suées
! Le froid des ponts extérieurs nous a toutefois redonné de la couleur !
Au programme de ces journées, très bien organisées : Des exposés, des
projections documentaires et des excursions que léquipage appelle
expéditions. La pluie et le vent ont, il est vrai, provoqué de
temps à autre quelques stress !
Sans se noyer dans les détails, côté sorties, nous avons par exemple navigué
dans le fjord de lAmirantzago et rejoint la baie dAinsworth en
zodiac. A terre, des éléphants de mer se prélassent sur la plage.
La balade sest poursuivie au milieu des fleurs, plantes de toute
espèce,
mousses, et cascade. Nous avons découvert également la
Frutilla
del
Diablo (la Fraise du Diable), très
appréciée par les
animaux.
Ce fut aussi pour nous loccasion dobserver les ravages que
produisent des milliers de castors importés du Canada au début du XXème
siècle.
Le commerce de leur fourrure na pas fonctionné.
Ils se sont reproduits à grande échelle, envahissant la Terre de Feu et
provoquant des barrages, déviant les rivières et appauvrissant les forêts,
déjà
soumises aux vents violents.
Nous avons pris à de nombreuses reprises le zodiac et certaines sorties furent
très chaloupées ! Comme par exemple celle sur lîlot
Tucker.
Nous avons goûté au sel de lAtlantique à maintes reprises tout en
observant le spectacle dune colonie de manchots de Magellan (toujours
aussi amusants), et doiseaux dont principalement des cormorans
Impériaux
et des petits charognards appelés Tiuques.
Champ de la cordillère Darwin, Canal Ballenero, Canal OBrien, Avenue
des
Glaciers,
, chaque jour passé sur le bateau, sont comme des
cours
dhistoire ou de géographie, des pleines rasées de sel et
dair
patagon, des hauts le coeur aussi, mais quel régal ! Bon
voyage
en images...
55°5830 de latitude sud
Pacifique ou Atlantique ? Les deux mon Capitaine !
Normal vous nous direz quand le mythique Cap Horn et son archipel
soffrent à vous ! Nous avons ainsi débarqué un matin tôt sur
lîle
dHorn.
Une sortie qui a bien failli être annulée en raison de la force du vent
dépassant largement les 40 noeuds, limite de sécurité autorisée. Mais nous
lavons fait !
Sur lîlot, une famille de quatre personnes y vit toute lannée,
en
charge de lentretien du territoire et du phare installé en
1902.
A côté, une chapelle, lieu de recueillement pour tous les marins (800
naufrages
et 10000 décès), morts au large du cap.
Au sommet, une sculpture de plusieurs mètres de haut représentant
lAlbatros Real, le plus grand oiseau au monde.
Il sagit du Mémorial du Cap Horn érigé en 1992 par la confrérie
chilienne des cap horniers. A cet endroit, sous une météo alternant soleil,
pluie, nuages, neige, et ce à une vitesse incroyable (notamment en raison de
la
violence du vent), la vue de cette mer démontée est incroyable. Nos jambes
ont
su résister et avouons-le, lexpérience est inoubliable !
Nous avons terminé notre séjour en mer par une balade sur larchipel
Wulaïa, là où Darwin et le capitaine Fitz Roy nouèrent au XIXème siècle des
contacts avec les indiens Yamanas. Plus tard, la mission anglicane fut
complétement massacrée. Aujourdhui, quelques traces subsistent du passé
indien. Une ancienne maison servant de station radio jusquen 1984 a été
transformée en musée et relate également lhistoire de la culture
indienne.
Dans la forêt, nous retrouvons la végétation patagonne que nous apprécions
tant
! Parmi celle-ci, beaucoup darbres sont touchés par le llao llao
(ou pan
del indio).
Non non ce nest pas un fruit mais un champignon parasite. Pour se
défendre, larbre produit à côté une protubérance identique. Les noeuds
sont parfois impressionnants !
Après ces journées de mer, nous avons retrouvé, un peu en titubant, le chemin
de notre maison : Hachille !
Pour le moment, celui-ci refuse de bouger de son emplacement au camping de
Ushuaia. Daignerait-il faire la tête parce que nous lavons abandonné ?
... ça cest une autre histoire