09 décembre 2007
Nous ne nous lassons pas du spectacle que la Patagonie nous offre chaque jour.
De lespace il y en a, des merveilles aussi. Elles ne sont pas sculptées
par lhomme mais par ces forces titanesques naturelles que sont
notamment
leau et le vent. Pour nous, en cette période de fêtes de fin
dannée, ce sont des trésors de cadeaux que nous recevons à foison.
Certes Saint Nicolas ne nous a pas apporté cette année notre lot de chocolat
ou
macarons (coucou les lorrains !) mais que nenni, lair pur des
montagnes
creuse suffisamment pour savourer de temps en temps un bon chocolat
chaud, par
exemple dans une estancia
Voici donc de nouvelles
échappées
dans un
monde où la nature dicte notre conduite
Retraite du bout du monde
Nous avons quitté le village dEl Chalten et ses montagnes
entourant
le Fitz Roy pour nous arrêter 200km plus loin dans une estancia :
Helsingfors,
au sud-ouest du lac Viedma.
Helsingfors, cest dabord et avant tout une impression de
solitude
qui envahit notre intérieur. Loin de tout, la maison est entouré de
montagnes,
lac, sequoïas, sans oublier ce vent froid patagon qui mugit jour
et
nuit.
Nous pensons à ces colons scandinaves qui, au début du XIXè siècle, sont venus
sinstaller et construire une nouvelle vie, loin de leur terre et loin
de
loccupation russe. Helsingfors désigne dailleurs en suédois
Helsinki. En 1969, lestancia fut vendue à une famille argentine de
Santa
Cruz. A lintérieur de la maison, des objets et photos rappellent
au
visiteur lhistoire du lieu et de ses précédents occupants.
Nous passerons trois jours à lestancia Helsingfors. Merci à Diego,
guide
et intendant du domaine, qui nous a laissé un bout du jardin pour garer
Hachille et installer notre bivouac... notre budget ne nous permettant pas de
nous offrir une chambre de luxe au domaine. Une cabane de bois à côté nous a
même permis de cuisiner à labri du vent !
Quelques mètres en amont, une turbine fabrique lélectricité nécessaire
au domaine en utilisant la force du torrent.
Entre balades à cheval ou à pied, nous avons pris le temps de respirer cette
terre patagonne plus que sauvage. Au final, même si le printemps sest
largement installé, nous ressentons la dureté du climat et pouvons largement
dire quici, dans ce petit bout perdu de Patagonie, la nature est reine
!
Ça ne refroidit pas, bien au contraire!
Nous quittons le lac Viedma pour redescendre vers un autre lac, le lago
Argentino, troisième lac le plus grand dAmérique du Sud et le premier
dArgentine avec une superficie de 1560 km2 pour une altitude de 185 m.
Quil y a t-il de si particulier à voir pour que nous nous y arrêtions ?
Un géant de la nature qui contrairement à ses coéquipiers
continue davancer lentement : le glacier Perito Moreno.
A lapproche du glacier, des morceaux dun bleu extraordinaire
dérivent lentement.
Après notre traversée au milieu de steppes, nous apprécions aussi le spectacle
de ces forêts de conifères où poussent également les fameuses baies baptisées
Calafate, aussi belles à regarder que des myrtilles.
Les insectes, comme par exemple dénormes bourdons, sont eux aussi à la
fête avec les fleurs. Dans le ciel, nous apercevons de nombreux condors
dansant
et attendant patiemment leur prochain repas. A notre arrivée, nous
garons
Hachille en face du glacier et partons nous promener sur les rampes
daccès. Un exercice que nous pratiquerons plusieurs fois car nous avons
pu dormir sur place profitant ainsi du coucher et du levé du soleil sans une
âme alentour.
Le spectacle de ces milliers de pics hérissés aux reflets bleutés est
grandiose
!
A noter que ce front glaciaire avance chaque jour de deux mètres en son sein
et
de quarante centimètres sur les côtés. Tous les quatre ans, un phénomène
appelé
rupture se produit. Quand la langue de glace vient
toucher la
rive opposée, coupant le lac en deux, les eaux captives se
gonflent, excercant
ainsi une immense pression sur la digue de glace qui se
brise peu après. Nous
sommes arrivés trop tôt ou trop tard pour être présent
lors de cette rupture,
la dernière remonte à 2004. Il faudra donc
revenir...
Lago Roca
Pas de doute, le lac Argentino est imposant en comparaison de son voisin
le lago Roca, toujours situé dans le parc national des glaciers. Mais les
perspectives de celui-ci nous séduisent tout autant.
Nous y passerons une nuit, au beau milieu de la forêt. Pas de doute quant à la
qualité de lair ! Les troncs et branches des arbres portent en effet du
lichen, signe de non pollution. Le lichen pousse à profusion dans cette partie
du parc. Certains arbres en possèdent des longueurs infinies, on
lappelle alors Barba de viejo.
3 km plus au sud du lac, et en fin de piste, se dresse une estancia
Mabepo Aike.
Le parfum de la Scandinavie se fait encore sentir avec notamment ses maisons
en
tôle ondulée et peintes de multiples couleurs, ou encore ses charrettes de
bois
abandonnées au fond du jardin et qui servaient à lépoque au
transport de
la laine.
Notre route en direction dUshuaïa passe par la Ruta 40. Celle-ci
traverse le Chili. Nous ne quittons donc pas la Patagonie... nous changeons
simplement de pays
mais ça cest encore une autre
histoire