Position actuelle :
Toujours en Patagonie !
Patagonie venteuse, Patagonie ensoleillée, Patagonie pluvieuse, voire
neigeuse,
chaude ou glaciale, dans cette immensité parfois bien désertique,
cette terre
nous offre, outre sa faune marine et ses rencontres, le panel des
quatre
saisons et ce en une journée de route! Chaque jour apporte donc son
lot
de
surprises mais ça, vous l'avez déjà compris. De Gaïman à Comodoro
Rivadavia,
voici les nouvelles...
Un peu fou, artiste, philosophe, amoureux de la nature, de la vie, et surtout
travailleur, tels sont les adjectifs que l'on peut attribuer à Joaquim Alonso.
A 88 ans, il est aujourd'hui en fin de vie mais il laisse derrière lui ses
vingt sept années de labeur au sein de son parc "El Desafio", à Gaïman, cette
ville où nous vous avions laissé.
Ce parc signifie "le défi".
Défi d'une vie pour Joaquim. Une manière de répondre à ceux qui n'y croyaient
pas. Répondre aussi à son envie d'être un jour, quelque part, reconnu en
qualité d'artiste avec à la clé un seul objectif : Celui de récolter toutes
les
matières premières comme le carton, le plastique, l'aluminium, et d'en
faire
une oeuvre d'art!
Pari réussi nous explique sa fille, Milagros, puisqu'aujourd'hui, son parc
d'un
hectare, extrémement coloré, offre au visiteur des créations plutôt
simples
mais touchantes.
Un peu à la manière du Facteur Cheval, Joaquim Alonso a construit ses rêves de
voyage, ses envies d'un monde meilleur, ses colères face aux injustices
humaines, en créant des oeuvres inspirées des impressionnistes ou réalistes et
en bordant d'écrits les sentiers aux phrasés plein de sagesse et
d'humour.
Certains penseront qu'il s'agit là d'une simple balade au milieu de bouteilles
plastiques ou cannettes qu'un vieux bonhomme a découpé pour se faire plaisir.
Peut-être...Peut-être pas...
En 1998, "El Desafio" est entré dans le Guiness Book des records comme étant
le
plus grand parc de recyclage du monde. En 2000, il fut reconnu d'intérêt
municipal, puis provincial.
Après deux jours de pluie, nous avons enfin pu descendre en direction de Punta
Tombo, site naturel et protégé en raison de la reproduction de nombreuses
espèces animales; notamment le Pingüino Patagonico.
Tel est son nom en Argentine mais attention, ce n'est pas un pingouin mais un...manchot et qui plus est de Magellan ! Malgré son nom espagnol, nous avons appris qu'il n'y avait pas de pingouins en Amérique du Sud.
Ceux-ci vivent dans l'hémisphère nord et volent. A contrario donc des manchots
qui vivent dans l'hémisphère sud et nagent. Entre septembre et mars, Punta
Tombo est le refuge de près de 500 000 manchots de Magellan.
Vous ne pouvez donc pas les manquez! La preuve en images...
Punta Tombo restera bien sûr comme l'un de nos magnifiques souvenirs. Auquel
cas, ce site se mérite ! La moitié de la journée, les bus entiers de touristes
affluent pour deux heures de visite.
Nous avons décidé de nous y promener en fin d'après- midi et ce trois heures
durant jusqu'à la nuit tombée.
Le soir, nous avons réussi à dormir sur le site. Personne...seule la pluie n'a
eu de cesse de tambouriner toute la nuit. Au réveil, nous prendrons une
nouvelle fois la piste bien trempée, avec cette fois plus de 40km à parcourir
dans une boue délicieuse ! Hachille a peut-être l'air d'un cochon (mais si
mais
si !!!) tant sur la forme que sur le fond... mais il est aussi costaud
que nos
amis les manchots ! Nous vous le prouvons aussi en images...
Non non, il ne s'agit pas de la coupe du monde de rugby ! Désolés pour la
piqûre
de rappel... passons...
En lisant la presse, nous avons appris que la France subit actuellement
quelques perturbations au niveau des transports. Qu'à cela ne tienne,
l'Argentine a elle aussi décidé de s'y mettre et en particulier la Patagonie !
Depuis plus d'une semaine, les syndicats de transporteurs pétroliers ont
décidé
d'arrêter le travail pour obtenir la garantie de leurs droits sociaux
et le
paiement des indemnisations promises par le précédent gouvernement
(Christina
Kirchner est la nouvelle présidente, élue le 28 octobre dernier).
Conséquence
de ces mouvements de grève, les réservoirs des stations-essence
sont
vides !
En arrivant à Comodoro Rivadavia, ville la plus grande de Patagonie mais
industrielle et pétrolière, donc sans grand intérêt, nous croisons des
ouvriers
en train de "brûler du pneu" et des files de voitures attendant la
possible
ouverture des stations.
Nous resterons trois jours au camping de Rada Tilly, en bord de mer, avant de
pouvoir faire le plein. Du coup, Yann en a profité pour revisser quelques
boulons et isoler les ouvertures d'Hachille où la terre des pistes
s'infiltrait
partout à l'intérieur.
Hachille a même eu droit à un klaxon tout neuf! (L'ancien a rendu l'âme sur la
piste de Punta Tombo). Pour Géraldine c'est plutôt "opération extraction de
boue" ou comment alléger Hachille de plusieurs kilos de boue collés sur son
chassis.
Ce fut aussi l'occasion de s'exercer au métier de coiffeuse. Yann a une jolie
tête toute fraîche, on vous laisse l'imaginer !... Les paparazzi n'étaient pas
présents !...
Le hasard faisant toujours bien les choses, nous retrouvons une nouvelle fois
nos amis hollandais Karin et Coen et faisons aussi la connaissance de Matthieu
et Mélanie, un couple de français en route pour six mois en Amérique du Sud.
L'occasion donc de faire quelques asados et de prolonger les soirées en allant
voir si les stations ouvertes 24H/24H sont enfin approvisionnées.
En cette fin de semaine, nous réussissons à prendre la route en direction de
Puerto Deseado, à environ 300km au sud de Comodoro Rivadavia. Cette ville de
12000 habitants est un tranquille port de pêche. Nous nous y arrêtons pour la
nuit. Après la viande, à nous le poisson !
Demain, une excursion est prêvue au sein même d'une forêt abritant des
spécimens rares mais pétrifiés et ce à une époque où les dinosaures existaient
encore... Mais ça, c'est encore une autre histoire !...