27 octobre 2007
Nous avons définitivement quitté la province de Buenos Aires pour nous diriger
doucement vers le sud argentin. Baleines, manchots, éléphants de mer, et
autres
animaux de la péninsule Valdès ne sont pas encore à notre portée mais
nous
profitons du printemps très ensoleillé pour découvrir la campagne et
nous
mettre au vert. Pour sa part, Hachille avale les kilomètres avec une
cadence
que l’on pourrait qualifier de
“latine”…
Un petit air de Far West
San Antonio de Areco pourrait très bien coller avec une musique
d’Enio Morricone. Le village est bien silencieux à notre arrivée et pour
cause,…il est 13H00, l’heure de la siesta! Les rues sont vides de
leurs habitants, les boutiques fermées, la pendule s’est donc
arrêtée… ce qui renforce ce sentiment d’authenticité. Tout est
fait pour rappeler au visiteur l’esprit des gauchos disparus à la fin du
XIXème siècle. Aujourd’hui, il ne reste que les paiesanos (les paysans)
qui, à pied ou à cheval, et affublés d’une sorte de béret basque,
traversent San Antonio pour aller garder leur troupeaux.

L’architecture, les enseignes et l’aménagement des rues sont
également bien préservés. C’est aussi ici que chaque année, en novembre,
le village retrace l’histoire de ces fameux gauchos (“El dia de la
tradicion”) avec un rassemblement de plus de 3000 cavaliers qui viennent
s’affronter dans des festivités de tout ordre. En attendant, nous
découvrons à quelques kilomètres de San Antonio, un Haras: El Paraiso qui
porte
bien son nom! Une première pour nous que nous vous faisons partager en
vidéo.
Lune de miel
Avoir à sa disposition une maison roulante est pour nous un grand luxe.
Hachille ne se contente pas seulement de nous emmener sur les routes du monde
mais nous apporte au quotidien la liberté de nous arrêter où nous le
souhaitons... à condition de trouver justement un coin pour passer la
nuit… pas toujours évident! Chaque soir, dès 17 heures nous partons
donc
à la recherche d’un petit coin tranquille.
A mi-parcours entre San Antonio de Areco et Coronel Suarez, nous avons déjà
parcouru 300km; il est 18h passées et toujours pas de
“stationnement” en vue. Il est trop tard pour trouver un camping
et
nous nous passerions bien d’une nuit sur le parking d’une
station
service. Sur le bord de la route, nous apercevons une pancarte
indicant
“Miel”.

Nous décidons d’aller voir de plus près. Alberto et son papa, Paulo,
nous
accueillent chaleureusement en mettant à notre disposition un petit bout
de
leur jardin juste à côté des ruches.

A la nuit tombée, nous découvrons le spectacle des “lucioles
volantes”, mais ce ne sont pas des lucioles! Il s’agit en fait
d’insectes volants qui, à chaque battement d’aile, produisent une
lumière phosporescente. Il y en des centaines. Les argentins les nomment
pourtant “luciernas”. Le spectacle est amusant, d’autant
qu’au même moment, nous avons droit à un concert de percussions
relativement aigües…ce sont cette fois les grenouilles! Au levée du
jour, nous essayons de ranger les affaires sans faire de bruit mais Paulo est
déjà levé et nous offre pour notre départ deux roses blanches, des oranges et
des noix, le tout avec un bon voyage et mucha suerte (Que Dieu vous préserve).
Que dire si ce n’est: Merci Paulo!

La Esperanza
Nous devons rouler un peu plus de 300 kilomètres pour rejoindre le parc
provincial Tornquist. Les routes sont bonnes et la circulation des plus
fluides... le nombre de véhicules que nous croisons par heure se comptent sur
les doigts d’une main. Les paysages ont toutefois une impression de déjà
vu. Nous sommes dans la Pampa Humeda, région voisine de la province de Buenos
Aires qui ressemble étrangement à la Camargue française. Champs de verdure
entourés d’eau où cavaliers, chevaux, bovins et ovidés font bon
ménage.

Un peu exténués par la chaleur et le vent terrible, nous décidons de nous
arrêter à Coronel Suarez. Petite bourgade tranquille où l’on apprend
qu’un des plus grands clubs de polo s’y trouve. La Esperanza.
Comment ne pas tenter de découvrir, sur cette terre aux cavaliers émérites, ce
sport amené par les anglais à la fin du XIXe siècle?!

Nous sommes d’ailleurs en plein début de saison des tournois. Nous
partons donc à la rencontre de ce club de polo en franchissant directement le
portail d’une propriété où quelques mètres plus loin, José Bertola, le
propriétaire des lieux, arrive en voiture, tout étonné de se trouver nez à nez
avec un vieux Citroën avec à son bord deux jeunes un peu culottés! Pas grave,
nous lui expliquons que nous souhaitons découvrir le polo et comme tout
argentin qui se respecte, il nous convie directement chez lui. Hachille a même
le droit de se garer sur un bout de pelouse. (Il faut dire qu’il y a de
la place!). Le rdv est pris.

Le lendemain José et sa famille organisent un match et le soir venu, nous
avons
droit à un asado (barbecue)…De la viande, encore de la
viande…à
s’en éclater la panse. Quelle réception! Toute la
famille, trois
générations, est autour de la table et en moins d’une
heure nous faisons
presque partie de la famille!
Côté histoire, la famille de José a ouvert ce club en 1949. De père en fils,
la
passion de ce sport se transmet. José et ses deux frêres jouent six mois
dans
l’année en Europe et le reste du temps dans leur pays.

Outre l’esprit de tradition qui règne chez les Bertola, José nous
explique qu’en Argentine, le polo se joue très souvent entre amis et, en
dehors de la capitale, les régions proposent des tournois qui n’entrent
pas dans un esprit de compétition même si la devise reste “Que le
meilleur gagne!”.

C’est aussi là, à la Esperanza, que s’organise quelques uns des
plus grands Open internationaux de polo. Passés ces détails, nous apprenons
aussi les règles du jeu, le choix des chevaux, des équipements et la
dangerosité de ce sport pourtant si élégant. Assurèment nous
reviendrons…José nous a proposé un entrainement pour la fois
prochaine…Quitte à apprendre à monter à cheval, autant s’initier
au polo…
En passant par la montagne…
L’Argentine, c’est cinq fois la France…Autant dire que
pour
la visiter, il faut faire des choix! Comme nous roulons toujours en
direction
du Sud, nous avons opté pour un arrêt en plein coeur du parc
provincial
Ernesto
Tornquist baptisé Sierra de la Ventana situé à quelques
kilomètres du
Mont Tres
Picos culminant à 1239M.

Le village de Sierra de la Ventana fait davantage penser à une station de ski
européenne de moyenne montagne. Avec ses petites cabanes en bois et en pierre,
ses magasins d’artisanat, ses restaurants tout en bois, Sierra de la
Ventana est l’endroit où les habitants de Buenos Aires ou de Bahia
Blanca
viennent se mettre au frais durant les grosses chaleurs
estivales.

Tranquillement installés au camping El Paraiso (on aime les petits coins de
paradis!) nous en profitons pour faire ménage et lessive.

Demain nous partons en rando découvrir les paysages magnifiques de la Sierra
mais ça c’est encore une autre histoire!...