03 avril 2009
Baie d’Along “terrestre” ou baie d’Along tout court, l’eau du ciel ou de la terre envahit notre quotidien depuis notre arrivée dans le nord du Vietnam, donnant aux paysages traversés des couleurs magnifiques. Là où le vert des rizières côtoie le gris des rochers, le bleu des rivières et de la mer nuance le brun doré des limons. Brume et bruine se mélangent quant à elles allégrement, pour apporter une touche de mystère aux célèbres formations karstiques dont la réputation n’est plus à faire.
Et quand bien même le froid et l’humidité mordants pénètreraient le corps et l’esprit, leur découverte est un voyage à vivre!
DMZ
Nous quittons Hué, Michel et sa paisible retraite, pour remonter sur Hanoï. Plus de 700 km nous séparent de la capitale politique. De quoi s’arroger quelques haltes tout le long du parcours. Remonter plus au nord signfie également passer le point de démarcation appelé DMZ, la zone démilitarisée, située au 17e parallèle.
Une zone qui, de 1954 à 1975, servit de ligne de démarcation entre la République du Vietnam (Vietnam du Sud) et la République démocratique du Vietnam (Vietnam du Nord), depuis lors réunifiés et appelés la République Socialiste du Vietnam.
Cette langue de terre, large de 5 km, s’étendait vers l’ouest, de la côte à la frontière du Laos. Elle est traversée par le fleuve Ben Haï. Un pont où passe la Nationale 1 relie les deux terres.
Bombardé par les américains en 1967, il fut reconstruit avec ses deux tours lors du cessez-le-feu signé à Paris en 1973. A côté des restes de la guerre, comme des rangées de hauts-parleurs et de milliers de pierres tombales blanches de soldats vietnamiens disparus durant ce terrible conflit, des monuments aux allures soviétiques, des drapeaux et des sculptures, symbolisent la victoire des communistes.
Si ces représentations portent pleinement les traces de la victoire, la DMZ donne aussi la mesure de cette guerre et le poids de l’histoire. Quelques kilomètres plus au nord, il est possible de visiter quantité de sites portant les stigmates des horribles batailles. Mais tout se monneyant dans ce pays, nous préferons prendre davantage de temps dans la région de Ninh Binh.
Baie d’Along terrestre
Après trois jours de route, nous arrivons à moins de cent kilomètres de Hanoï. Notre nouvel arrêt se situe à Ninh Binh, un lieu très prisé par les vietnamiens. La région recèle en effet quantité de balades, notamment fluviales, pour découvrir celle que l’on baptise “La Baie d’Along des rizières”.
La région, ancienne capitale impériale du pays au Xe et XIe siècles, abrite des formations calcaires au milieu des plantations de riz.
Un spectacle impressionnant! Telle une image de carte postale, les majestueux rochers s’élevent dans un océan de verdure que même le temps gris et pluvieux ne parvient pas à gâcher.
Nous visitons tout d’abord Tam Coc et louons une barque pour nous balader quelques heures dans les grottes.
Si nous aimons cela, nous ne sommes pas les seuls!
Une cohorte de vietnamiens emprunte également les petites bateaux dans un brouhaha amusant, bien loin de la paisibilité du lieu!
Il y a tellement de monde dans les deux sens de circulation de la rivière que cela crée des bouchons. Sur terre ou sur l’eau, les routes vietnamiennes sont finalement toujours aussi encombrées!
Sans oublier les vendeuses de boissons et de broderies qui savent occuper le peu d’espace restant pour coincer les touristes en mal de souvenirs.
Que de “hello” et de rires échangés pendant cette promenade, aussi anecdotique pour sa beauté que ses encombrements!
Nous poursuivons à peine dix kilomètres plus au nord encore. Nous souhaitons en effet visiter l’ancienne citadelle impériale perdue au milieu des rizières, Hoa Lu.
Pensant être arrivés au lieu-dit, nous nous apercevons que la balade proposée n’est pas celle indiquée sur la carte de l’office du tourisme. Nous avons fait fausse route et rebroussons chemin en essayant de suivre le tracé de la carte.
La mission se révèle impossible! Temples, sanctuaires et palais royal, resteront ainsi invisibles à nos yeux et ce en raison de l’inaccessibilité des routes, en travaux, interdites ou trop étroites.
Nous prenons notre revanche à force de tours et détours, sur des chemins où formations karstiques et vie dans les rizières forment de nouveau une très belle carte postale comme on les aime!
Nous passerons la fin de la journée et une partie du lendemain à admirer ces champs de riz s’étendant à l’infini et dont les nuances de vert sont incroyables.
Nous ne nous lassons pas de regarder les quelques pêcheurs glissant avec grâce sur leurs minuscules embarcations, ou encore d’être ébahis par ces immenses parois rocheuses, véritables silhouettes se découpant les unes derrière les autres tels des géants silencieux, gardiens des lieux.
Le souvenir est de taille. Pas de regret quant à nos égarements!
Une autre baie…
Nous voilà à Hanoï, ville de presque quatre millions d’habitants, qui fourmille à toute heure de la journée! Nous choisissons de quitter tout de suite la ville pour continuer dans notre exploration des baies dont la plus célèbre est sans nul doute: Along (ou Ha Long).
Difficile de prévoir une météo clémente dans le nord du Vietnam. Les caprices du temps ne nous font donc pas renoncer à une excursion et pourtant,… Preuve en images, la baie d’Along a bien failli avoir raison de nous!
Malgré des conditions de navigation difficile, la brume combinée au vert foncé des eaux du golfe du Tonkin, suffisent à apporter une touche particulière à ces formations de formes très différentes, taillées un peu plus chaque jour grâce à l’action du vent et des vagues.
Entre deux formations, on peut accoster dans une crique, à l’abri du vent pour la nuit.
Plages et grottes ne sont pas loin non plus. Intouchables, ces rochers le sont car protégés et classés au Patrimoine mondial de l’Unesco.
En tout, la baie d’Along compte plus de 3000 îlets émergeant des eaux.
Mais comment sont-ils nés? Il est des légendes que l’on ne cesse de murmurer…
Parmi lesquelles, celle “du dragon descendant sur mer”. C’est ainsi que le nom de “Ha long” est né…
“La montagne aurait autrefois abrité un énorme dragon qui, courant un jour vers la mer, forma avec les battements de sa queue les vallées et les crevasses. Lorsqu’il plongea dans l’eau, les anfractuosités s’emplirent d’eau, ne laissant que quelques terres émergées.”Légende ou réalité? Nous vous laissons le soin d’y répondre. Des marins prétendent avoir aperçu une créature marine mystérieuse… D’autres affirment qu’il s’agit d’un sous-marin espion… D’autres encore racontent avoir aperçu un monstre du loch ness, version vietnamienne…
Que d’histoires dont notre imaginaire se délecte surtout quand la brume et la bruine confère au décor un aspect irréel.
Ha Noï
De retour à Hanoï, nous démarrons notre visite de la capitale en flânant tout simplement dans les rues et les ruelles.
Sans rechercher un lieu de prédilection, nous prenons plaisir à observer les scènes de vie quotidienne.
L’animation urbaine est constante avec ces voitures et ces motos dont les klaxons résonnent jusque tard dans la nuit.
La modernité fusionne avec d’anciennes traditions. Les vieux quartiers coloniaux ont gardé intact leur empreinte passée.
Quand aux ambiances de rues, elles sont multiples aussi avec les échoppes de nourriture et petits bars mélangés quelques mètres plus loin aux fleuristes et vendeurs de fruits confits.
Nous nous amusons aussi de ces coiffeurs installés à même le trottoir. Il semblerait que dans la profession, le béret soit de rigueur.
Boulevards, lacs, squares et jardins aérent également l’ensemble de la ville. Un vrai plaisir!
Après cette première respiration dans la capitale, nous sommes prêts à nous lancer dans la visite des monuments, musées et autres bâtiments. Sans oublier d’assister à une représentation du mythique théâtre de marionnettes sur l’eau, ou de déguster des pho et des bia hoï (bière locale) sur le trottoir, voire de de déambuler dans les différents quartiers à la recherche de cette vieille et moderne Hanoï si renommée… Mais cela, vous le savez, est bien sûr, une autre histoire...