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Hoi An

Etape 4  |  Hoi An, trésors et surprises

17 mars 2009
Dix jours que nous sommes garés à Hoï An, avec des pièces mécaniques bien arrivées mais d’autres toujours en attente, suite à d’autres surprises cachées sous les roues de notre cher camion! À de multiples reprises, nous nous sommes entendus dire: “Vous êtes à Hoï An, il y a pire comme endroit pour tomber en panne!”. Difficile d’affirmer le contraire quand, à quelques kilomètres de notre bivouac, se trouve le coeur d’une ville historique pleine de charme, aux ambiances et activités multiples. Construite sur les bords d’une rivière, bordée à l’est par un littoral enchanteur, Hoï An est certes très prisée par les touristes mais elle est sans nul doute un endroit où il fait bon s’attarder!

Diagnostic & rémission
Le lendemain de notre arrivée à Hoï An, Yann, avec l’aide des mécaniciens de l’hôtel, démontent la roue avant gauche. Le diagnostic tombe: Il faut changer les roulements.



Inexistants bien sûr au Vietnam, nous bénéficions du concours de Claude. Directeur de l’hôtel devant lequel nous sommes garés, Claude est de retour de vacances en France la semaine qui suit. Génial!



Notre commande effectuée, ne reste que l’attente avant réparation. Nous profitons donc de ces moments pour nous échapper dans la vieille ville. Deux jours plus tard, Claude est arrivé. Le démontage commence. Aïe! Le cardan était mal protégé. Les soufflets sont arrachés. Et de l’autre côté, autre surprise, la rotule est en mauvais état! Patience patience même si parfois Hachille nous pèse avec sa tête de cochon! Une nouvelle commande est effectuée. Une autre attente commence…



Claude nous “console” en nous emmenant de temps en temps en balade.
L’une d’entre elles est un moment privilégié à bord de side-cars russes dont les premiers modèles furent construits en 1937!



Un plaisir de route que nous partageons avec vous par le biais de notre vidéo…

Hoï An by day
Classée en 1999 au patrimoine mondial de l’Unesco, Hoï An est un voyage dans le passé.



Son patrimoine est préservé de façon remarquable.



On aime! Les monuments historiques et culturels ainsi que les maisons ont gardé leur authenticité.



Bordée au sud par la rivière Thu Bon, tous les ans, et particulièrement en novembre lors de la mousson, les ruelles adjacentes à la rivière sont innondées, y compris les maisons.



Celles-ci portent la marque de ces innondations avec notamment le salpêtre recouvrant le crépi des murs. Un ajout au charme de ces vieux bâtiments. On imagine sans peine pourquoi les français s’y sont installés!



Le temps s’étirant un peu plus chaque jour, nous pouvons tranquillement visiter la vieille ville. Il y a en effet tant de maisons, temples, musées et autres que l’on ne peut passer à côté!



Nous achetons donc un billet d’entrée nous donnant accès à quatre monuments particuliers. Un peu cher et un peu réducteur! On nous affirme que ce ticket sert à financer de nombreux projets de restauration de bâtiments au coeur de la vieille ville. D’accord!
Des circuits sont proposés mais nous nous laissons porter au gré de nos coups de coeur.
Le premier: Le temple Quan Cong fondé en 1653. Un temple chinois dédié au général du même nom, vénéré, encore aujourd’hui, comme un symbole de loyauté, d’intégrité et de justice.



Entouré de ses gardes et partisans préférés, le général a fière allure! Sans être trop chargé, le temple comporte de très belles céramiques colorées.



Les toits sont décorés de carpes, symbole de patience dans la mythologie chinoise. Vous pourrez ainsi sourire la prochaine fois quand on vous demandera: “Pourquoi êtes-vous muet comme une carpe?!”...
Lors de la visite, personne ne vérifie notre ticket. Chic, nous pouvons l’utiliser pour un autre temple!
Nous poursuivons notre itinéraire avec la maison Tan Ky. Une merveille!



Construite à l’origine pour un riche marchand vietnamien, la maison est un mélange des époques et des influences qui ont traversé l’histoire de Hoï An. Influences chinoise, japonaise, et européenne, ses agencements et ses décorations sont pour la plupart vieilles de deux siècles.



Sept générations s’y sont succédées. La famille vit toujours dans la maison et ouvre volontiers ses portes aux visiteurs durant la journée. Le rez de chaussée, auquel seul nous avons accès, présente le portrait de chaque génération.



Poèmes chinois sur les murs, plafond nippon, balustrades ornées de feuilles de vigne de style européen, etc…
Les représentations chinoises sont, dans la ville, les plus nombreuses.



Normal, ce sont eux qui se sont installés à Hoï An les premiers.



Commerce oblige! La ville étant à l’époque un port marchand très important. Remplacé depuis lors par Danang, 30 km plus au nord.



Les communautés chinoises ont ainsi créé leur quartier en construisant notamment au XVIIIème siècle les “hoi quan” (les maisons communes) encore très nombreuses actuellement.



Notre ticket est contrôlé cette fois.



Impossible de les visiter toutes!
Ces maisons servaient à la fois de réunion pour les membres de chaque communauté (Fujian, Canton, Hakka,etc…) mais aussi de temples à la mémoire de déesses, dieux, esprits voire héros chinois.



Nous ne sommes pas particulièrement séduits par ces maisons communes trop chargées d’ornementations et rénovées avec un esprit d’aujourd’hui trop neuf et kitsch.



Notre vrai coup de coeur: Le pont couvert japonais. Franchement, une merveille!



Conçu à l’origine par la communauté japonaise en 1593 pour établir une voie de communication avec les quartiers chinois situés sur l’autre rive, il fut tour à tour remanié par les chinois, les vietnamiens et les français.



Entièrement restauré à partir de 1986, sa simplicité contraste avec les ornementations du petit temple annexe qui n’attire, quand à lui, pas forcément le même regard.



Enfin, Hoï An ne serait pas Hoï An sans ses centaines de tailleurs et coordonniers.

 

Une institution! Malheureusement, cette activité est devenue tristement trop touristique pour espérer tester les produits et surtout se faire faire un vêtement sur mesure pour un prix décent.

 

Plus de cinq cents tailleurs occupent les rues de la ville. Et l’activité semble loin de s’arrêter!



Nous nous contenterons donc de les regarder faire de loin…

Hoï An by night
Quelle chance! Nous sommes à Hoï An la semaine de la pleine lune.



Chaque mois, la vieille ville interdit toute circulation motorisée et les éclairages “néon”, et s’illumine uniquement  avec des lanternes de soie. Nous assistons ainsi à ce que l’on appelle “la nuit légendaire de Hoï An” avec une ambiance extraordinaire.



Les monuments se révélent d’une autre façon.



Des bougies en forme de fleur sont déposées au fil de l’eau sur la rivière, des spectacles, démonstrations sportives et jeux de plein air sont organisés.



Sans oublier le bingo vietnamien auquel nous participons (et perdons) avec force rires et amusements!



Durant une partie, Géraldine est aidée de ses voisins qui contrôlent le bon symbole sur sa tablette à l’annonce du tirage. Tirage effectué pendant un chant. Que de rires et d’échanges! Dans certains recoins de rue, nous croisons le chemin d’un poéte calligraphe, qui, aidé de sa lampe à huile, dessine et raconte une histoire à l’un de ses clients.



Les vendeuses de souvenirs en tout genre sont nombreuses avec leurs objets à même le sol, éclairés par des bougies.



L’une d’entre elle a un sourire si doux que nous craquons pour des petits sifflets de terre en forme d’animaux.



Pour admirer encore une fois les bâtiments dont les jeux de lumière, un soir de pleine lune, les subliment encore plus, nous refaisons un dernier tour en moto.



Le pont japonais remporte encore une fois tous les suffrages… Enfin, les nôtres!



Nous finissons la soirée attablée à l’un de ces restaurants en plein air qui devient vite notre cantine au fils des jours.



Mme Rin nous concocte de succulents petits plats bien locaux. Du Cao Lau au Wanton en passant par les Pho Ga et autres Nems...



Nos papilles frétillent à chaque dégustation!
Hoï An, un soir de pleine lune, c’est mille parfums, mille beautés, mille ambiances,… que l’on souhaiterait revivre à coup sûr!

Royaume de Champa
Un matin de bonne heure, nous partons avec notre petite moto en direction du site My Son. Le lieu où se trouvent les vestiges de l’ancienne civilisation Cham, née au IVème siècle. Nous empruntons les routes intérieures, de temps en temps bien sableuses et mauvaises. Pas grave, nou sommes en moto. Nous arrivons à destination sans nous perdre, ravis de respirer une fois de plus l’air du pays. Seule ombre au tableau, avant de rejoindre My Son, nous devons traverser une rivière. Yann installe la moto sur la barge, à côté de deux autres passagères.



Quand nous demandons le prix, le passeur nous fait une offre exorbitante. Nous refusons de payer le tarif “occidental”. Il descend un peu le prix mais guère plus. Les deux autres personnes présentes refusent de nous aider à négocier. L’homme les fait descendre de l’embarcation pour en prendre une autre.



Quand à nous, il nous annonce clairement que si nous ne souhaitons pas payer, on peut aller au diable! Au Vietnam, nous sommes parfois fâchés avec cette attitude qui pourrait se décrire ainsi: “Etranger, tu vas payer -Vous vous faites arnaquer mais vous le savez- Et si cela ne vous convient pas, vous partez!”.  Après vingt minutes de “siège” sur l’embarcation, rien ne bouge. Nous ne pouvons pas rebrousser entièrement chemin. Nous devons céder. En clair, pour eux, nous avons perdu la face! Qu’à cela ne tienne, on est prévenu!
Au bout de la route, le site de My Son, lieu de batailles intenses pendant la guerre, est complétement perdu dans la jungle.



Cet ancien centre intellectuel et religieux, lieu de sépulture impériale, est aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’Unesco.



Il est l’un des plus importants vestiges de l’ancien royaume de Champa. Un royaume éparpillé alors jusqu’au Cambodge.
Pas très bien préservé pour le moment, nous aimons pourtant nous y promener. Les monuments, très abîmés pour cause de bombardement américain intensif, se trouve au milieu de montagnes et collines verdoyantes.



Grâce à certains panneaux indicateurs, nous apprenons un peu comment était constituée la civilisation Cham.



Les archéologues ont découvert qu’elle entretenait des relations commerciales avec l’Inde et Java jusqu’au XIIIème siècle. Les sculptures et édifices, de culte hindouiste, étaient dédiées aux rois chams et à leurs divinités, principalement Shiva.



Les temples nous rappellent curieusement ceux de Angkor. Que d’échanges dans les civilisations passées!
Les Cham sont aujourd’hui considérés comme minorité ethnique au Vietnam. On en compte moins de 100 000 dont 80 000 sont aujourd’hui de culte musulman.
Sur le chemin du retour, d’étranges galettes blanches séchant au soleil nous intriguent.



Nous nous arrêtons alors pour aller voir d’un peu plus près de quoi sont faites ces galettes. Mère et fille sont occupées à faire ce que nous appellerions “des crêpes”!



A l’aide d’une louche, la pâte, à base de riz et sel, est disposée sur une plaque, chauffée quand à elle par des écorces de riz. En moins de trois minutes, la galette cuite est alors posée sur une plaque de fils de fer tressé puis amené dehors où elle séchera une bonne partie de la journée.



Nous avions déjà goûté ces galettes accompagnant très souvent salades et soupes. Découvrir leur confection fut un régal, surtout l’accueil et les sourires qui nous a été réservés.



Le Vietnam offre vraiment de belles surprises!
La journée tire à sa fin et c’est bien sûr le moment où les écoliers rentrent chez eux.



Les dizaines de vélo croisés sur la route nous amusent et l’élégance des filles vétues de leur traditionnel Ao Dai nous émeut toujours. Quelle grâce!


Montagnes de marbre
En attendant les pièces mécaniques toujours en voyage elles aussi, nous parcourons la région avec de temps à autres Claude qui nous promène dans son 4X4. Nouvelle découverte: Les montagnes de marbre.
Nous longeons tout d’abord le littoral. Les plages sont, pour la plupart, inaccessibles. Des barrières en interdisent l’entrée car de nombreux hôtels sont en construction. Le futur de Hoï An et sa région se résume à : Enorme station balnéaire. Soit!…
Avant notre arrivée sur le site, nous regardons les dizaines de boutiques taillant, puis vendant d’énormes statues de marbre exportées pour bon nombre d’entre elles de par le monde.



De toute façon, avec en moyenne un poids de 11t, inutile de rêver à en emporter, ne serait qu’une, sur le toît d’Hachille!...



Les montagnes, aujourd’hui protégées, ne peuvent plus fournir le marbre nécessaire aux sculptures. La matière vient à présent du nord Vietnam ou de Chine. Nous pénétrons dans l’une d’entre elles. Celle-ci a servi de sanctuaire hindou, de repaire, d’abri, mais aussi d’hôpital pendant la guerre.



Aujourd’hui, transformée en temple bouddhiste, elle est à notre goût dédiée au summum du kitsch. D’immenses gardiens de marbre sculptés à même la paroi en gardent l’entrée.



Parmi les nombreuses formations naturelles, nous apercevons des statues comme la déesse de la compassion, ou un bouddha dont l’éclat est certainement dû à la présence d’une couronne de néons, …



Un escalier étroit nous emmène dans d’autres grottes, puis au sommet de la montagne amenant à une terrasse panoramique. Nous considérons cette balade comme un voyage dans un labyrinthe délirant à voir absolument!...



Cuisine classe ou Cooking class
Nous nous sommes souvent demandés quel était le secret de la cuisine asiatique pour rendre les plats si parfumés. L’occasion d’être à Hoï An pour un petit moment nous amène à prendre un cours de cuisine avec Bup, propriétaire d’un petit resto au bord de la rivière qui propose des cours de cuisine matin et soir.



Pendant presque quatre heures, en compagnie de deux australiennes et deux français, nous apprenons à réaliser une salade de papaye, des nems frits ou cuits à la vapeur et un poisson…



Pour les subtilités, rendez-vous en France pour les goûter! Juste pour vous dire qu’il y a vraiment beaucoup d’épices et d’herbes entrant dans la composition des plats vietnamiens, ce qui, forcèment, rend leur cuisine si délicate et délicieuse…



Mais que font donc ces soufflets de cardan et cette rotule? Hachille, sur ces deux roues et avec tous ces bandages commencent à trouver le temps long! Si la pharmacie de secours se fait trop attendre, nous prendrons la route autrement pour visiter, 200 km plus au nord, Hué. Cette ancienne cité impériale, classée elle aussi, possède un patrimoine exceptionnel grâce à ses dizaines de temples, tombeaux et palais. Outre son art et son architecture, la ville est baignée par la rivière des Parfums, idéale pour s’y promener…  Mais cela est bien sûr une autre histoire…