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Dalat

Etape 3  |  Respirez… vous êtes à Dalat!

10 mars 2009
Impensable pour nous de reprendre notre route en passant par la Nationale 1, si dangereuse et si épuisante! Nous décidons d’emprunter les routes de montagne du centre Vietnam pour rejoindre la station climatique de Dalat, perchée à 1450 mètres d’altitude. Le climat tempéré de la région permet une culture maraîchère intensive et la production de café, héritages du colonialisme français. Bains de fraîcheur plus qu’appréciables, dégustations de produits locaux, et visite de nombreux sites ont ponctué cette dernière semaine. Nous sommes à présent mille kilomètres plus au nord-est, sur la côte bordant la mer de Chine. A Hoï An précisèment. La ville où Hachille a décidé de poser ses roues pour alerter ses propriétaires de sa “grande fatigue”!...

Bouffées d’air…
A notre arrivée à Dalat, il pleut et les températures ne dépassent pas les 15°C. Quel bienfait! Nous respirons un peu après les fortes chaleurs du sud.



Au premier coup d’oeil, Dalat surprend avec ses airs de station de ski de moyenne montagne, ses rues, villas et bâtiments un rien trop proprets. Non, nous n’avons pas quitté le Vietnam mais l’ambiance n’a rien de très local… Surprenant!



Et à Dalat, on ne skie pas! On cultive légumes, fruits et fleurs en quantité astronomique. En témoignent les vallées à perte de vue occupées par d’immenses serres et potagers où abondent choux, haricots, carottes,etc…



Pas sûr que le bio y ait beaucoup sa place!...
Le centre-ville offre une succession de restaurants et hôtels à la mode asiatique pour accueillir les jeunes mariés (ou les touristes comme nous en mal de fraîcheur!).



Dalat est d’ailleurs La destination phare du pays pour célébrer ces lunes de miel. Amusant!
Disposant de plusieurs jours avant le départ d’Isabelle, nous découvrons les lieux à un rythme tranquille, entre promenades en train, à pied, en vélo ou en moto.
Nous commençons notre premier tour de la station en nous rendant dans l’ancienne gare.



Celle-ci possède encore le charme d’antan avec ses pendules, ses sièges en bois, et ses guichets de l’époque coloniale.



Quand au train en lui-même, nous avons voyagé dans un seul wagon, en première classe s’il vous plaît (enfin, c’est ce que nous avons imaginé!), avec ses meubles en formica des années ’60, ses gros fauteuils de velours usés et ses conducteurs si sérieux qu’ils auraient pu tout aussi bien promener “le pape”!



Le voyage dure à peine 20 mn. Avant d’embarquer, l’achat de notre ticket failli virer au comique. La guichetière nous fait comprendre qu’il faut être au moins quatre passagers pour monter dans le train. Dommage, avant il fallait être au moins trois! Enfin, pas de problème, nous avons ainsi le temps de déjeuner. Dans une gargotte de rue, nous mangeons le plat du jour.



Bouillon de poulet et de fèves avec vermicelles et galettes de riz, pas forcèment notre plat préféré mais nourrissant.



Le père de famille nous offre pour la digestion un petit verre d’alcool de riz.



Et c’est reparti! Nous revenons une heure plus tard à la gare. Un anglais attend lui aussi le départ. Chacun veut payer sa part mais impossible de se faire comprendre entre la guichetière et nous. Vingt minutes ont passé. Après force commentaires de chacune des parties, nous obtenons un seul ticket pour quatre personnes. Le ticket désignant un “club”. Soit, du moment que nous pouvons enfin monter dans le train.



Merci madame pour votre vietnamien si parfait!
Le voyage en train s’est quant à lui déroulé sans heurt.



Après une traversée au milieu des cultures maraîchères s’étendant à perte de vue, nous arrivons au village de Trai Mat.



L’ambiance semble très agréable mais le chef de gare nous indique que l’on repart dans une demi-heure. Un peu court et un peu trop organisé à notre goût mais là, inutile de discuter. Notre “club” se met donc en route en perdant toutefois l’un de ses membres. Notre ami anglais a visiblement une petite soif à étancher!...
Trai Mat possède une magnifique pagode du nom de Linh Phuoc, bâtie entre 1949 et 1952.



Nous retenons de ce lieu la multitude de céramiques et dragons géants, les couleurs, un bouddha immense éclairé par des néons criards, du kitsch impressionnant et beau pourtant!



Sans oublier la rencontre furtive avec un bonze si souriant et emprunt de bonté.
A côté du temple, une cloche de bronze mesurant plus de huit mètres de hauteur est installée dans une tour de sept étages.



Veillées par des soeurs, les fidèles viennent coller non pas des feuilles d’or cette fois mais des post-its de prières. Espérons que la colle dure longtemps!...
L’heure tourne, il nous faut repartir de Trai Mat, quitter ses cafés de rues aux sourires multiples et retrouver nos confortables fauteuils de velours pour rejoindre Dalat. En voiture!
Une autre découverte nous attend…
Non loin de l’ancienne gare se trouve celle que l’on baptise “The crazy House”. Une excentricité dans cette ville “proprette”! Découvrez ce lieu hors du commun et sa conceptrice par le biais de notre vidéo…

Tours et détours
Profitant des températures clémentes de la région, nous partons un matin, armés de VTT, pour le village de Lat, au pied des monts Lang Bian, connu pour ses paysages et ses minorités ethniques.



“Circulez, il n’y a rien à voir!”, pourrait-on résumer. La brochure touristique s’est peut-être trompée?! Si nos efforts ont été grands pour arriver jusqu’au sommet, ils n’ont tout de même pas été vains.



Notre pique-nique, improvisé sur les hauteurs du village, à côté du cimétière, marque une pause, loin de l’agitation pérpétuelle du pays.



Les nuages noirs de cette matinée nous ont en prime épargnés! Mais essayons de rentrer à Dalat avant qu’ils ne changent d’avis… Cramponnés fermement à nos pédales, nous parcourons les six autres kilomètres dans l’autre sens pour aller voir cette fois le couvent du domaine de Marie.



Lieu calme et paisible, son jardin est aussi une invitation au repos. Les bâtiments, peints en rose (si c’était un monastère, aurait-il été peint en bleu?...), ont été construits à partir de 1940. Les soeurs, dont certaines parlent français, nous accueillent avec le sourire. Engagées dans une action auprès des enfants des rues, elles doivent leur subsistance à leur verger et récoltent le fruit de leur travail en fabriquant des confiseries au gingembre et autres produits, vendus en annexe du couvent. Nous craquons pour quelques gourmandises… Fraises ou cerises, voire nougat. Hachille possède ainsi quelques réserves supplémentaires. Des petites douceurs au goût exquis destinées à de futurs réconforts…
La journée en vélo se termine par un détour vers les jardins fleuris, à l’autre bout du lac. L’organisation asiatique pour mettre en scène des espaces naturels n’est pas toujours de très bon goût, osons-le dire!



Dans les jardins ou les serres, les orchidées, hortensias, camélias, et autres beautés sont installées bien souvent au milieu de sculptures, massifs pompeux, voire escaliers ou chemins de béton,… Un rien naturel!



Sans oublier le souvenir à rapporter chez soi comme par exemple de belles assiettes disposant, en son centre, de la photo des amours éternels.



Mais rien n’est trop beau pour les nouveaux mariés, si heureux dans leurs costumes pastels sur lesquels les pigeons peuvent se régaler…



Tours de roues
Avouons-le… Les jambes et les fesses sont fatiguées le lendemain de notre petite virée à vélo. Parfait pour louer une moto et se balader dans la région.
Isabelle n’ayant jamais conduit de moto, nous faisons appel à l’un des nombreux “easy riders”, ces guides à moto qui proposent différentes excursions de un à cinq jours aux touristes de passage. Nous louons quant à nous une petite moto.



C’est Tienh, alias Tintin, qui emmène ce jour-là Isabelle sur sa belle cylindrée.



Nous spécifions à Tintin qu’il est hors de question de nous organiser un circuit touristique. Hormis une visite dans une magnanerie, nous voulons découvrir les environs pour respirer et sentir l’air du pays.
Malgré un début d’incompréhension et d’hésitation, Tintin a finalement bien compris notre demande. Nous sillonnerons ainsi la région toute la journée, en parcourant une centaine de kilomètres dans les montagnes, avec des arrêts au lac d’Ankroët, aux chutes de l’élephant, nettement plus authentiques que celles de Dambri (quoique un peu sales) ou encore dans la forêt des pins.



La comparaison avec nos Landes françaises est inévitable. Sans oublier les plantations de poivriers, les ateliers de confection de balais dont les feuilles sont extraites du “cocos nucifera” que les hommes vont chercher en forêt, puis les plantations de café où sont cultivés le Moka, le Robusta et l’Arabica.



Trois kilos de café frais donnent au final un kilo et demi de café consommable. La récolte a lieu une fois par an. Le Vietnam est, après le Brésil, le deuxième exportateur de café au monde.



Le parfum de ce café, servi très concentré, est unique. Attention à ne pas le déguster trop tard dans la journée, à moins de vouloir veiller tard dans la nuit!…
Point d’orgue de notre balade, le centre de la soie traditionnelle dans le village de Nam Ban.



Une dizaine de femmes est occupée à recueillir la précieuse soie. Nous découvrons ainsi les différentes étapes de la fabrication de la soie depuis les vers tissant leur précieux cocons aux cuves bouillonnantes dans lesquelles on les jette pour en séparer les fils.



Après dix jours, le vers devient chrysalide donc intuile. Tintin nous explique que faute de capacité de culture des mûriers, les vers sont importés de Chine. Ceux-ci se nourrissent de feuilles de mûriers pendant 25 jours avant de tisser leur propre cocon de soie. Les cocons arrivent alors au centre de la soie. Trois jours plus tard, ils sont ébouillantés et des machines extrayent au fur et à mesure les fils de soie pour s’enrouler sur des bobines.



Les cocons peuvent donner de 200 à 1000 mètres de fil. Incroyable nature.
Et pour savoir si le vers est encore vivant, il faut prendre le cocon entre le pouce et l’index et le secouer légèrement. Drôle de sensation!

 

Une fois dépouillés de leurs enveloppes si soyeuses, les vers atterrissent dans une corbeille pour terminer leur course sur les marchés où ils seront déguster seuls ou cuisinés dans des plats locaux. Nous n’aurons pas l’occasion d’en goûter. Une autre fois peut-être…



Juste à côté des machines extrayant le fil, se trouvent les métiers à tisser et quelques vêtements ou foulards. Une visite passionnante et ô combien instructive!

Dalat – The end
Notre visite de Dalat touche à sa fin. Une semaine est presque passée et surtout Isabelle doit déjà repartir! Dernier tour de la ville avec la résidence d’été de Bao Dai, construite en 1933.



Son style Art déco n’est plus tout à fait au goût du jour. En visitant les salles de la villa, on pourrait facilement tomber en dépression! A l’aide de nos petits chaussons prêtés pour la visite, nous découvrons l’ensemble du bâtiment et ses décors plutôt froids et impersonnels.



Nous nous demandons si la joie était au rendez-vous lors des vacances de l’empereur et de sa famille?!...
Seuls la pinède, les jardins, les massifs de coquelicots et les éléments d’attraction pour locaux en mal de photos kitschs, apportent un peu de vie.



Pour autant, nous apprenons en quelques mots la vie de Bao Daï, dernier empereur de la dynastie N’guyen, marié à une reine de beauté du sud Vietnam. Exilé en France en 1954, il décéda à Paris en 1997. Triste destin que celui d’un empereur déchu.
Son fils, Bao Long, militaire de carrière, vécut lui aussi une grande partie de sa vie à Paris où il décéda en 2007.



Enfin, dernier petit tour dans nos lieux de prédilection que sont les marchés. Le marché couvert aux étals identiques et très touristiques regorge de fruits déshydratés  dont la fraise confite et très sucrée est la spécialité!



Le marché central est, quant à lui, une merveille aux scènes de vie atypique.



Les étals sont colorés et entre les divers chalands, déambulent de nombreuses femmes coiffées de leur chapeaux de riz et portant sur les épaules leurs paniers à balanciers remplis de provisions ou produits frais.



L’air de la montagne creuse notre appétit plus que de raison. Les soupes de nouilles ne suffisent pas à combler notre faim. Bonne excuse pour goûter aux fruits, gâteaux et autres délices faits maison. Même après un bon dîner, la pause dessert est à ne pas manquer!



Kon Tum
Au revoir Dalat, au revoir Isabelle… Que nous laissons un matin prendre la route du retour vers Saïgon, puis la France. Visite éclair mais si joyeuse! Merci!
Après une semaine de pause pour Hachille, celui-ci va à présent affronter les cols des hauts plateaux, direction Hoï An. Dans cette traversée, nous nous arrêtons une nuit à Kon Tum.



Nous sommes accueillis au sein même du séminaire catholique, construit par les français en 1932. Sa façade en bois et son architecture sont très bien conservées. Les prêtres vietamiens ont en charge les offices mais pas seulement. Ils accueillent les enfants des minorités ethniques des montagnes souvent très pauvres. Ceux-ci bénéficient d’un droit à l’enseignement et d’un hébergement.
Nous sommes surpris par la quantité d’églises construites dans les montagnes.



Ici le catholicisme a visiblement grand pouvoir. A Kon Tum, nous visitons une jolie église en bois, construite également sous le règne des français dans les années ’30. Magnifique de simplicité et d’atmosphère.



Il nous reste encore plus de 300 km à parcourir dans les montagnes avant de rejoindre Hoï An. Nous laissons derrière nous Kon Tum et ses nombreuses minorités ethniques, dont l’ethnie  “bahnar” est la plus representée. Leurs maisons de bois et de paille sont dispersées autour de la ville et tout le long des routes longeant les hauts plateaux. Nos regards s’arrêtent le plus souvent sur ces drôles de maisons pourvues d’un toît de chaume que l’on appellent “rongs”.



Ces maisons communautaires sur pilotis protégeaient à l’origine la population des bêtes sauvages. Elles sont aujourd’hui utilisées pour les évenements importants comme les fêtes, les conseils ou les mariages.
Soulignons que les minorités ethniques voient leur droit d’existence bien souvent déniés.



Leur refus d’intégration complète à la politique actuelle du gouvernement vietnamien, et leur souhait de préserver leur identité et leurs traditions, générent de nombreux conflits au sein même du pays.



Les accès au village sont parfois interdits et les routes barrées. Et pourtant, leur accueil et leur hospitalité sont absolument merveilleux.



Nous avons traversé des villes et villages magnifiques.



L’alternance des verts pâturages des vallées, des forêts denses, des plantations de café et d’hévéas, le tout baigné dans une douce lumière, occultée de temps à autres par une brume, est un très beau voyage.



Mais la concentration demandée le long de ces routes de montagne ne nous permettent pas d’avaler les kilomètres sereinement.



Depuis Kon Tum, nous roulons sur la piste Ho Chi Minh, une route qui, pendant la guerre du Vietnam, passait pas plusieurs sentiers dans la jungle et permettait de ravitailler les combattants du nord en vivres et en armes.



Aujourd’hui la piste s’est transformée en route de montagne sineuse pas toujours très praticable en raison d’un asphalte parfois défoncé et de chantiers sans panneaux indicateurs, coupant carrément la voie et nous obligeant à faire demi-tour!



Même les indications des panneaux de signalisation n’étaient que partielles nous obligeant à nous arrêter régulièrement pour demander notre route



Hachille n’a visiblement pas supporté ces deux jours de pentes ascendantes et descendantes à une moyenne de 20 km/h, parfois 10 km/h, en première évidemment!



Résultat, nous voilà arrivés tant bien que mal à Hoï An avec un pneu avant gauche désaxé, des roulements morts, des mâchoires de freins écartées,etc… Il nous aura tout fait ce “brave” Hachille!

Mais à petit souci, grand bonheur! Nous sommes aujourd’hui chaleureusement accueillis pas l’équipe du Victoria Hotel de Hoï An et ses responsables, pour partie français. Depuis deux jours, les hommes de la maintenance, mécanos dans l’âme, nous aident à résoudre les nouveaux bobos d’Hachille.



Entre démontage, attente de nouvelles pièces, et possible réparation, nous allons prendre le temps de découvrir la cité vietnamienne aux mille parfums… Mais cela est encore une autre histoire…