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De retour en Europe

Etape 4  |  Bienvenue à terre

17 août 2008
Bienvenue à terre
Qu’on se rassure! Notre aventure en Amérique du Sud, puis en mer, ne marque en aucun cas, comme certains pourraient le penser, la fin de notre périple. Notre arrivée imminente sur le sol européen pour quelques semaines est, il est vrai, une pause salutaire pour notre camion qui, à l’approche des côtes françaises, commence à piaffer d’impatience, tout à la joie d’être prochainement chouchouté! Réalise-t-il que nous allons l’embarquer en Asie par la suite? Certainement! Mais avant notre arrivée en terre natale, nous profitons de nos derniers jours de repos en mer sur le cargo Grande San Paolo avec un équipage toujours aussi communicatif et disponible, bien que les ports européens ne lui laissent guère de repos.


Accostage
Bremerhaven, Hambourg, Tilbury... les ports européens n’ont de cesse de se succéder ces dix derniers jours. Pour le Grande San Paolo, le scénario pour accoster est à chaque fois différent.



En témoigne notre vidéo, réalisée à notre arrivée dans le port londonien de Tilbury.

Arrêt moteur
Nous venons de laisser derrière nous les côtes des îles canaries et le Grande San Paolo s’apprête à entrer dans les eaux mouvementées du golfe de Gascogne.
 


Soudain, en pleine nuit, nous sommes réveillés par un silence des plus pesants. Le bruit des moteurs qui berce nos nuits depuis bientôt un mois n’est plus. Nous essayons d’allumer la lumière pour regarder l’heure mais les groupes électrogènes ne fonctionnent pas non plus. Dans le noir, presque à taton, nous gagnons la passerelle. Orlando, aux commandes, nous avoue qu’une pièce maîtresse du moteur vient de casser, puis comme pour nous rassurer: “ça arrive souvent!”... Il est où le prochain garage?...
 


Nous sommes trop loin des côtes, l’océan est trop profond, impossible de jeter l’ancre. Nous dérivons doucement comme un vieux radeau.
 


12 heures plus tard, après des heures de soudure sur l’axe du moteur, nous repartons plein nord. Orlando nous annonce finalement que nous avons eu de la chance de ne pas devoir nous arrêter dans la tourmente des côtes françaises. Le résultat aurait pu être moins amusant!...
Les côtes de Bretagne laissent la place à la Manche et le trafic maritime s’accentue de manière significative.



Porte-conteneurs, pétroliers, bateaux de plaisance, on se croirait presque sur l’autoroute du soleil un week-end de chassé-croisé estival!



Surtout lorsque tout ce beau monde doit slalomer entre les plateformes de forage de la mer du nord. Mais avec ou sans trafic, avec ou sans nuage, chaque soir la tombée du jour est un spectacle différent et tout autant fascinant.




Demandez le programme!
Après trente jours de mer, oui, nous sommes heureux de quitter le Grande San Paolo même si nous avons aimé l’expérience.



Il est vrai que nous nous sommes attachés à certaines habitudes, à nos voisins de pallier, mais aussi à l’équipage, toujours désireux de savoir si tout se passe bien, gradés ou pas d’ailleurs.



Tous, avec leurs sourires, leurs blagues, leur disponibilité, ont su donner une couleur particulière à cette traversée.



Nous ne comptons plus par exemple le nombre de soirées passées à jouer au ping-pong avec certains. Géraldine commence enfin à maîtriser le smash et gagner des matchs!



Nous savons désormais également à quoi ressemble la vie des marins. Pas facile dirions-nous. Vie de travail, de solitude parfois, loin des familles qu’ils ne croisent que deux à trois fois par an et loin des clichés de femmes dans chaque port, enfin pour quelques-uns... Chapeaux messieurs et merci!
Cette dernière semaine a vu aussi notre table réduite à deux couverts. Franziska, Erich et Philip nous ont quitté à Bremerhaven, ravis bien sûr de revoir famille et amis mais contents de déroger enfin aux horaires quasi militaires des repas (7H30 pour le petit-déjeuner, 11H00 pour le déjeuner et 18H00 pour le dîner). Cela oui est peut-être la seule ombre au tableau. Quoique… Rocco, le chef des opérations culinaires, s’adonne de temps à autres à l’exercice d’engraissage des passagers en distribuant quelques douceurs hors tablée… Pas de doute, après cette traversée, nous sommes en forme! Rassurez-vous, Hachille, qui dispose d’un nouveau voisin de cale, ne va pas transporter plus de poids qu’il ne lui en faut.



Ses propriétaires veillent au grain et occupent l’espace de la salle de sport régulièrement même si bien sûr, l’entraînement est moindre en comparaison de nos sportifs français en pleine action à Pékin. D’ailleurs, en évoquant les jeux olympiques, nous avons réussi à regarder la cérémonie d’ouverture dans notre cabine mais depuis, plus rien.



Nos champions français sont-ils toujours dans la compétition?... Réponse à l’arrivée sans doute!

Ports européens
Ça sent le stress, le propre, l’organisé, un peu trop même! Nous voilà en Europe! Onze jours ont passé depuis Dakar. Nous accostons un matin à Bremerhaven, premier port allemand avant Hambourg.



Oui, c’est sûr, la pluie est présente et le vent est bien plus froid que dans la capitale sénégalaise. Pas grave. Vêtus plus chaudement, nous descendons du bateau pour visiter cette ville aux allures de station balnéaire. Pourtant, les visages très blancs n’ont pas l’air en bonne santé. Quand à l’ambiance, elle est très calme!



Même les bus et les voitures se déplacent sans bruit. Etrange sensation!
Le voyage en mer a vraiment le mérite de nous réadapter doucement à la vie européenne.
Si l’architecture de Bremerhaven ne nous séduit aucunement, dû sans nul doute à sa composition trop alignée, nous passons un long moment à nous balader dans l’ancien port.


Celui-ci est aujourd’hui transformé en immense musée de la marine où, en plein air, sont exposés des sous-marins, frégates, voire bateaux aux formes si étranges qu’ils pourraient s’adapter aux récits de Jules Vernes.



Nous apprenons par le biais d’une affiche que Bremerhaven va accueillir le 27 août prochain un rassemblement de 250 frégates du monde entier. Avis aux amateurs…
Nous quittons Bremerhaven pour Hambourg où douze heures de navigation nous seront nécessaires pour remonter l’Elbe. Nous admirons la ville depuis le pont supérieur, trop éloignée du port pour nous y rendre dans le délai imparti.



Enfin, nous arrivons à Tilbury, ville portuaire anglaise proche de Londres. Tout dans sa toponymie, son architecture, ses petites maisons en briques et son couvent, reflète la vie maritime.



Ici, l’accent irlandais cotoie celui très britannique.



Rien de spécial il est vrai à découvrir à Tilbury, hormis les pubs et épiceries indiennes alignés dans une rue, juste en face du port. On y goûte pourtant quelque chose…



Ce carnet de voyage maritime est le dernier que nous vous envoyons depuis le cargo Grande San Paolo.



Dans trois jours, nous avons rendez-vous sur le sol belge. Anvers, puis la Lorraine, la cure de remise en forme d’Hachille approche à grand pas. Coussinets, bielles, pompe à huile, alternateur, peinture,…. il y a du travail avant l’Asie! Cela est encore une autre histoire…