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Etape 1  |  Hasta luego America!

27 juillet 2008
Hachille, garé face au Rio de la Plata, nous, admirant de splendides couchés de soleil sur le port de Buenos Aires, ce sont là les derniers jours que nous venons de vivre en terre argentine. 



Ultime moment également pour effectuer nos achats “souvenirs” dans le quartier de San Telmo que nous aimons tant. Cette semaine écoulée nous a aussi permis de préparer notre long voyage en cargo vers l’Europe, tant administrativement que psychologiquement. Ne rien oublier! Tel est le leitmotiv. A bord, plus question de shopping, marché, ou petit restaurant.  Une expérience de 28 jours en mer s’annonce avec au menu: de l’eau, encore de l’eau,… et des arrêts dans les ports.   

A vos postes!
Depuis quelques jours, nous avons donc élu domicile sur un parking proche du port. Notre dernier “bivouac” argentin! Un matin, alors que nous nous réveillons tranquillement sur le parking… Branle-bas de combat! Un navire de l’Armada Argentina entre dans le port. 



Celui-ci revient de quelques exercices militaires en mer et accoste à quelques mètres du pare-choc d’Hachille. Nous observons avec intérêt la scène et surtout les manoeuvres de la frégate Granville, achetée il y a bientôt 30 ans à l’armée française. Ce navire de guerre de plusieurs centaines de tonnes mesure environ 50 mètres! Pas facile à manoeuvrer nous direz-vous! Effectivement, les marins à bord ou sur le quai ne nous semblent pas très efficaces. L’ambiance est d’ailleurs au désordre. 



Doucement, le batiment se rapproche du quai aidé de deux remorqueurs. Soudain, le marin à la barre nous donne l’impression de manoeuvrer pour la première fois. Sa vitesse est bien trop excessive! Marche avant, marche arrière, mouvements latéraux...  - “Hola amigo... as tu vu le quai?... ” - “Oui oui m’sieur... ” - “Et sinon, tu penses t’arrêter quand et où?...” - “Euhhhh j’sais pas encore!” Et Bing! Scratch! Bang! La proue du bateau s’est enfoncée de plus d’un mètre dans le musée de l’Immigration qui jouxte le port. 



Nous sommes pris d’un fou rire sans compassion. Difficile de retenir notre stupéfaction et nos éclats de rire devant ce spectacle qui visiblement ne l’est pas pour l’équipage.... mais tellement prévisible lorsque nous observions l’organisation à bord. Finalement, nous préférons déplacer Hachille car les marins, en sortant la passerelle, ont bien failli emboutir le nez de notre camion. Le musée de l’immigration sera exceptionnellement fermé pour quelques jours. Un trou béant laisse entrevoir une installation électrique des plus endommagées.

Embarquement imminent
Dès notre retour à Buenos Aires, nous avons pris contact avec la compagnie maritime pour organiser notre embarquement. Nous sommes le 14 juillet, fête nationale française symbolisant pour nous le début d’une attente. Nous en profitons alors pour rassembler, remplir, signer, photocopier, imprimer, toutes sortes de papiers, formulaires et autorisations nécessaires pour quitter le territoire argentin et embarquer à bord du cargo Grande San Paolo. Un tel bateau n’a d’impératif que sa marchandise à bord et nous ne sommes pas de la marchandise! Donc aucun impératif pour les passagers et encore moins de date précise d’arrivée dans le port de Buenos Aires. Nous sommes ainsi invités à patienter sagement dans le proche périmètre du port en contactant chaque jour la compagnie maritime pour savoir où se trouve le bateau.  15, 16, 17 juillet, les jours se suivent, notre bout de parking devient notre territoire. Entre ceux qui débarquent et ceux qui partent, l’endroit voit passer chaque jour de nombreux véhicules de voyageurs. 



Nous apprenons avec joie que Erich et Franziska, un couple suisse rencontré plusieurs fois sur la route, voyageront avec nous. Nous ne serons finalement pas les seuls passagers à bord comme nous l’avait annoncé l’agent maritime. 18 juillet, 14h, nous devons nous présenter au port pour effectuer le dédouanement des véhicules. 



Le cargo n’est pas encore dans le port mais nous sommes vendredi et les douanes ne travaillent pas le week-end. Hachille et ses deux nouveaux compagnons (le Landcruiser de Erich et Franziska et le camping-car de Filip, allemand) se faufilent au milieu de montagnes de containers, grues et camions. 



Il est 17h. Les douaniers ont déjà l’esprit absorbé par leur barbecue du dimanche. La fouille sera pour une autre fois! Trois coups de tampon plus tard, et nous voilà bloqués dans le port, à espérer que le bateau ne tarde pas... Nous passons notre première nuit en “zone internationale” avec nos amis voyageurs. Coincés entre les bâtiments de la douane, ce n’est pas le bivouac idéal. 



Les énormes grues chargent et déchargent toute la nuit des milliers de containers, le tout dans un ronronnement de moteurs incessant. 



Toujours pas de Grande San Paolo en vue. Nos véhicules sont coincés en douane mais nous pouvons aller et venir librement. Dernières balades en ville avant un apéritif improvisé sur le trottoir du port sous l’oeil amusé des employés des douanes. 



Nous passerons ainsi trois jours et deux nuits derrière les grilles du port.  

Bienvenue à bord
Samedi en fin de journée, notre cargo daigne enfin montrer le bout de sa proue. Après un pique-nique improvisé, nous sommes invités à embarquer. Devant ce monstre des mers, Hachille est minuscule. 213 mètres de long, 25 000 tonnes à vide, 50 000 tonnes en charge, 14 étages, 4000 voitures à bord, 3000 litres de carburant à l’heure, les chiffres sont impressionnants. 



Le Grande San Paolo est un cargo RoRo (Roll on Roll off) mixte. Il est capable de transporter des containers sur son pont ou ses cales mais pas seulement. Sa rampe d’accès, tel un ferry, accepte des charges roulantes de plus de 200 tonnes et ses dix étages de garage permettent de stocker toutes sortes de marchandises. Voitures, camions, tracteurs mais aussi trains, bateaux ou tout objet de plus de 12 mètres de long et 2,50 de haut. 



Inutile donc de vous préciser que notre bon vieux Hachille, avec ces 2,9 tonnes et ces 4 mètres de long, est bien peu de chose au milieu de tout ça! 



Tout est bien arrimé et sanglé, nous nous installons dans notre petite cabine de 15 mètres carrés. Et en avant! Mais ne rêvons pas! Nous n’allons pas faire une croisière de prestige à bord d’un yacht de luxe!  Pour info, le Grande San Paolo peut accueillir 12 passagers répartis dans 6 cabines. 



Pour l’heure, nous sommes cinq à bord, chouchoutés par Francisco, le stewart d’origine indienne. Une trentaine de marins italiens ou indiens nous entourent. Avec Rocco, le cuistot, Géraldine révise son italien. Yann, quant à lui, apprend la signification des instruments de navigation avec Orlando, le chef de quart indien. 



28 jours de mer durant lesquels nous allons partager la vie de l’équipage. Pour sûr, il s’agit là d’une nouvelle expérience de voyage!...

Grâce à notre transmetteur satellite BGAN, nous allons pouvoir vous faire vivre presque en direct cette traversée pas comme les autres. 



Nous n’allons pas tout vous dévoiler aujourd’hui mais entre les exercices de sécurité, les repas, les heures passées à observer l’horizon, les milliers de photos à trier, les cours de navigation sur le bridge (poste de pilotage), les arrêts aux ports pour charger, décharger et recharger les marchandises, les apéros sur le pont, etc,… le temps file à grande vitesse Actuellement, nous voguons en direction de Santos, le port de Sao Paolo au Brésil. 



Depuis notre départ, la mer est relativement mauvaise et seule une soirée de beau temps nous a permis de profiter des ponts extérieurs. 



Selon Orlando, ce n’est pas toujours ainsi. Tant mieux! Dernière nouvelle à bord: Géraldine et Franziska ont décidé de donner un coup de main en cuisine à Rocco (pour l’heure, on peut lui décerner un 4 étoiles). Recettes à venir: Apprentissage de la vraie pâte à pizza dell’Italia et en geste de remerciement: la confection de gâteaux pour tout l’équipage! Mais cela est sans nul doute une autre histoire!...