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Petra !

Etape 3  |  Indicible Petra

31 août 2009
Il y a plus de deux mille ans, au cœur des montagnes de grès jordaniennes, des nomades arabes sont venus s’installer, plantant le décor incroyable pour lequel on ne cesse encore aujourd’hui de s’émerveiller : La cité antique de Petra. Les vallées verdoyantes propices à des cultures maraîchères se sont depuis lors transformées en désert de pierre et de sable. Quant à la cité elle-même, ses fastueux monuments et temples sont à présent enfouis ou en ruine. Il reste cependant suffisamment de splendeurs debout pour se rendre compte de la richesse passée et du travail accompli.
Petra, une aventure mythique que la pluie, le vent et les hommes ont certes abîmé mais n’ont pu effacer.

By day
Notre nez de cochon, trop heureux sans doute de recouvrer sa liberté (tout comme ses propriétaires d’ailleurs !), quitte au quart de tour Aqaba et engloutit les kilomètres rapidement avant de poser ses roues sur le sol bitumé d’un parking d’hôtel.



Nous voici à Wadi Musa, la ville où se niche Petra, situé à 1100 m d’altitude. Dieu que le vent frais fait du bien !
Curieux et impatients de découvrir la cité, classée parmi les sept nouvelles Merveilles du Monde, à peine arrivés, nous achetons un ticket d’entrée pour plusieurs jours. Le soleil des après-midi n’est pas propice aux balades. Nous choisissons donc les matinées et fins de journées pour explorer la Grande, la Belle Petra.



Celle-ci occupe une surface de 264 km2. Il est bien évident que nous ne pourrons pas tout voir…
Difficile de vous donner un aperçu de Petra et de livrer toutes nos impressions en tapant ces mots sur l’ordinateur mais oui, Petra mérite vraiment le détour !




Notre vidéo se veut ainsi un bref témoignage des splendeurs découvertes et des émotions ressenties.
Quant aux informations, elles sont parfois aléatoires. On sait que trois civilisations s’y sont succédées. Les nabatéens, les romains, puis les byzantins.




Les traces de la première remonteraient aux environs de 650 avant JC. Il y a donc plus de deux mille ans que les nomades arabes (nabatéens), marchands sur la route des caravansérails, sont venus de la péninsule arabique  pour se sédentariser ici, à Petra, laissant trace à jamais de leur civilisation par le biais de monuments dignes des plus grands rois.




Entre la porte d’entrée principale et celle que l’on appelle « Le Trésor », il faut d’abord passer une demi-heure de marche dans une gorge époustouflante baptisée « Siq ». Même après plusieurs allers-retours, on ne cesse de découvrir les aspérités, les formations, les sculptures, d’un animal, d’un homme, d’un dieu, ou encore d’une porte.




Puis vient le plus connu des monuments : Le Trésor, dont les archéologues n’ont pas encore toutes les réponses.



L’endroit servait aux libations, à des cérémonies religieuses, et fit également office de tombe royale. Quoiqu’il en soit, une part de mystère reste intacte, ajoutant ainsi plus de force à la découverte.
Mais le Trésor n’est pas forcément le plus impressionnant. Si l’œuvre sculptée directement dans la roche est bien sûr énorme, le fait de l’apercevoir dans tous les magazines réduit quelque peu la surprise. Ce qui est surprenant, exceptionnel, incroyable, et bien d’autres… C’est la grandeur du site en lui-même et le travail titanesque qu’ont accomplit les nabatéens pour construire Petra. Travail poursuivi par les deux autres civilisations.




Entre le Trésor et le cœur de la cité, nous traversons un corridor où des portes sculptées à même la paroi cachent en leur sein des tombeaux.




Sur les hauteurs, une rangée de tombes royales s’impose en force face au reste de la vallée. En face, un théâtre antique indéniablement cette fois romain !
Plus à l’ouest, des rangées de colonnes en ruines et de pierres définissent l’ancien cœur de la ville.




On peut y apercevoir un temple immense, des piscines, un palais royal, un marché, et quelques maisons. Un fort occupe aussi une place importante. Serait-ce donc le début de l’entrée de l’ancienne Petra ?...



Nous marchons tels des « empereurs » sur ce qu’il reste de pavés avant de franchir une porte et nous diriger sur les hauteurs, là où fut édifié celui que l’on appelle : « Le Monastère ».



L’afflux des touristes en cette saison est apparemment raisonnable. Ce qui n’empêche pas les locaux de proposer quolifichets en tout genre et surtout les services de leurs ânes, chameaux ou chevaux pour porter nos petites jambes jusqu’au lieu sacré. Merci mais Petra mérite quelques sueurs !



Au « Monastère », la vue sur les vallées désertiques est magnifique. Quand au monument lui-même (destiné aux réunions d’associations religieuses), il est identique dans sa forme au Trésor.




Bien que plus large (47 m) et haut que son voisin. Pour sûr, nous nous sentons bien petits !
Entre balades au cœur des monuments, dans les vallées, nous ne comptons pas nos heures de marche et savourons chaque minute passée à Petra.
Que ce soit au lever du soleil pour voir depuis le haut des falaises la porte du Trésor s’illuminer petit à petit, ou bien à son coucher, sur le haut lieu du Sacrifice pour observer Petra dans son ensemble.




By night
Cadeau supplémentaire : Une marche dans Petra le soir venu.
Ensorcelante et magique, tels sont les mots que l’on peut emprunter quand, à l’aide de milliers de bougies, les chemins menant au Trésor viennent éclairer nos pas dans la nuit étoilée.




Trois soirs par semaine, l’office de tourisme organise cette excursion. Autant dire qu’il y a du monde ! Nous sommes les premiers à nous présenter à la porte d’entrée à l’heure dite. Il y a du retard nous annonce le gardien. Ramadan oblige. Les gens festoient et visitent leur famille, les horaires sont plus flexibles. Soit. Nous patientons et voyons se rapprocher de minute en minute un groupe d’une centaine de personnes. Nous parvenons à négocier une entrée exclusive, sous-entendu : Nous pénétrons tous les deux, seuls, dans l’enceinte de Petra et partons à la découverte des lieux sans aucun bruit ni touriste en vue. En principe, c’est le groupe entier qui doit entrer. Mais chut, c’est notre secret….!




Un moment vraiment extraordinaire. L’ombre des bougies, la lune, et les étoiles éclairent les rochers et les monuments d’une toute autre façon.
Nous redécouvrons Pétra malgré nos trois jours de promenade.




Arrivés à la porte du Trésor, les dizaines de bougies de papier donnent une dimension supplémentaire à la grandeur des lieux.




Un guitariste et un flûtiste attendent le groupe pour démarrer le spectacle. Nous devons cette fois patienter. Une demi-heure plus tard, assis sur des tapis, les flashs des appareils photo cessent et les voix se taisent. Il faut alors lever les yeux au ciel ou simplement les fermer et se laisser porter par le son des musiques bédouines, l’esprit vagabondant allègrement.




Petra se mérite. Petra se vit… Les pierres n’ont pas dit leur dernier mot !

 

 

The King's Highway
La route des rois, une route plus à l’est reliant Aqaba à Amman. C’est sur cette route que l’on peut trouver trace des civilisations passées comme celle des nabatéens, ou bien celle des croisés ou des ottomans.



Que de commerce et de batailles s’y sont déroulés ! On peut aussi renouer avec le fil des histoires bibliques en visitant par exemple le Mont Nebo, là où est enterré Moïse.
Mais le temps imparti et surtout les « rhumatismes » d’Hachille ont raison de nos envies. Il nous faut avancer.




Un matin, avant de rejoindre la mer Morte, puis la vallée du Jourdain, nous faisons pourtant étape à deux endroits. Le premier, sur le site de Shobak pour découvrir son château.




Habité jusqu’en 1950 par des familles, il fut tour à tour aux mains des croisés, des mamelouks, puis des ottomans. Perché au sommet d’une colline, Hachille n’a pas du tout apprécié les côtes. A tel point que Yann a dû s’y reprendre trois fois avant de pouvoir remonter la pente du retour. Mais la vue des alentours valait bien ce détour! A l’heure où nous sommes passés, le château était fermé. Les horaires des panneaux ne sont visiblement pas les bons. Une autre fois peut-être…
Deuxième arrêt, 100 km plus au nord, Karak. Nous arrivons à l’heure de l’appel du muezzin.




Nous nous cachons dans Hachille pour pique-niquer malgré une chaleur accablante. Les hauts-parleurs hurlent plus qu’ils ne diffusent les messages. Y aurait-il un ingénieur du son pour régler tout cela? …
Le temps du ramadan est un temps de jeûne et de prière. Par respect pour les fervents pratiquants, il n’est donc pas de bon ton de déguster nos sandwichs ou boissons devant eux. C’est même très mal vu!
Une fois l’opération effectuée, nous partons en visite cette fois dans les ruines du château, immense !




Parmi les possessions ou constructions ayant appartenu aux croisés, le château de Karak, dit inexpugnable (bâti entre 1142 et 1162), fait partie de l’un des plus beaux châteaux existants au Moyen-Orient. Bigre !




Certes, les murs de soutènement, remparts, voûtes et arches ont été en grande partie restaurés. Pour le reste, il faut laisser libre cours à son imagination.




Les panneaux se font rares. Les plans inexistants. Le four écroulé donne une potentielle indication sur les cuisines. Les bacs ou planches effondrés, une idée des bains et latrines.


240 km plus au nord, sous un soleil de plomb et des paysages arides, nous apercevons deux ou trois coins de verdure, puis la mer…
Hachille a atteint l’année passée Moat, la route la plus au sud de la planète. Il vient à présent de rejoindre la mer Morte, soit le point le plus bas de la planète : - 400 mètres en dessous du niveau de la mer. Mais ceci est bien sûr une toute autre histoire…