Sur les chemins du monde
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Amman
Etape 1 | Salam Malecoum
15 août 2009
Certes, nous restons en Asie géographiquement mais nous voilà transportés dans un autre monde, le Moyen- Orient ; Nos yeux, nos oreilles et nos palais heureux de découvrir de nouvelles saveurs et ce pour les deux prochains mois.
Au revoir Asie
Nous vous l’avions annoncé. C’est chose faite !Après dix mois de périple en Asie du sud-est, il est temps de changer de cap. Avouons-le, il est toujours aussi difficile de laisser Hachille seul. Mais cette fois, le trajet pour lui ne devrait durer que dix jours. Destination : Aqaba, port commercial au sud de la Jordanie. Un matin, avec l’aide de Marc et Denis, Yann déleste le toît du camion pour lui permettre d’entrer dans son container.
L’exercice, acquis depuis, se pratique en quatre heures. Les suées sont toutefois toujours intenses. Vivement un climat plus sec ! La boîte est scellée.
Nous repartons de port Klang, impatients de rejoindre la Jordanie. Avant de refermer totalement cette page Asie, nous disons à chacune et chacun, croisés sur les routes, un immense merci empreint de chaleur et d’émotions. Un dernier clin d’œil… pour Thierry, qui nous a permis de passer cette dernière semaine dans un confort de vie absolu. Merci à toi et bonne suite…
Sept jours plus tard, Hachille vogue en mer, nous prenons l’avion et atterrissons à Amman. Les températures sont toujours aussi chaudes mais ô combien agréables. C’est le premier point que nous notons immédiatement. Amusant! Une fois Hachille récupéré, peut-être changerons-nous de musique ?!...
Une méga capitale
La route de l’aéroport au centre ville est assez longue. Au premier regard, nous voyons défiler des paysages arides où palmiers et oliviers ont du mal à pousser.Avant la fin du trajet, nous apercevons au loin une concentration de bâtiments sur des dizaines et des dizaines de kilomètres. Diable ! Amman semble être immense. Et elle l’est !
A peine arrivés, notre hôtel étant en plein cœur de la ville, nous partons explorer les lieux. Les bâtiments de pierre et de béton, de tailles plus ou moins identiques, s’élèvent les uns à côté des autres, sans charme distinct. Construite sur des vallées entières, Amman comporte une vingtaine de quartiers, impossibles à visiter en quelques jours.
De toute façon, les curiosités se font rares. Même l’hôtel de ville, le futur musée national et le centre culturel arabe, construits dans le dernier design, ne sont pas franchement des plus éblouissants.
A peine arrivés, nous préférons nous plonger dans l’animation des rues et des marchés, qui, une fois de plus, nous permet de sentir l’âme de la cité.
La preuve avec notre vidéo.
Malgré un climat sec, les marchés sont bien fournis.
Nous trouvons de tout, en particulier des fruits, légumes frais et épices. Chic, nous allons pouvoir faire notre tambouille dans le camion. Il faut dire que les restos et gargottes proposent des plats délicieux mais un tantinet peut-être mauvais au quotidien ?!
Genre pain arabe que l’on trempe dans le hommos (la fameuse purée de pois chiche à l’huile d’olive et au piment), des falafels tout juste sorties de la graisse, et des pâtisseries (à se damner par terre !) où amandes, beurre et fromage se marient allègrement.
Pour l’heure, après notre régime de nouilles et pâtes, nous en profitons allégrement !
Nous découvrons à côté de notre pâtisserie préférée (Habiba, ouverte depuis 1951), une maison (le « Diwan du duc ») située dans l’un des bâtiments de pierre les plus anciens et les mieux préservés d’Aman.
Si l’architecture n’offre aucune surprise malgré des fenêtres en arches et des plafonds hauts, l’atmosphère est très sympa. La maison, réhabilitée en 2001 par un noble jordanien, appelé « Duc » aujourd’hui, est à l’origine l’ancienne poste.
Devenue un hôtel, elle s’est ensuite transformée en centre de promotions des jeunes artistes. La déco est d’ailleurs un peu bobo. Créations artistiques mêlées aux photos anciennes, draps de couleurs recouvrant de vieux canapés, etc...
Au bout de la rue, la mosquée Husseini. Nous l’apprécions pleinement en fin de journée quand le soleil semble réchauffer les pierres. Ses deux minarets se détachent dans un ciel d’un bleu profond. La pierre nous apparaît alors plus jolie.
Dans le quartier de la mosquée, il y règne un bazar sans nom. Entre deux appels à la prière, les cris des marchands en tout genre recouvrent les klaxons.
Les étals ou boutiques de tapis, vêtements, sucreries mais aussi parfums forment le décor. On aime parce que c’est cela le cœur de la Jordanie.
Sans compter l’accueil très chaleureux des jordaniens même si effectivement, le rapport homme-femme est extrêmement différent de l’Asie du sud-est. Ma chère Géraldine, restez calme !
En revanche, Yann connaît un succès incroyable auprès… des hommes. A maintes reprises, il s’est entendu dire « You are beautiful ! ». Très drôle. Les yeux bleus de Yann et sa peau claire font visiblement fureur et beaucoup d’hommes demandent à poser à ses côtés. Essayons de prendre l’habitude sans trop rire (pour Géraldine en tout cas) et sans être trop gêné (pour Yann).
La suite de ces jours passés à Amman se composent de marches au travers de la ville avec bien sûr la visite des ruines greco-romaines. L’empire romain (1er au VIIe siècles) a bien sûr laissé ses traces comme la citadelle et le temple d’Hercule sur les hauteurs de la ville.
De magnifiques colonnes dominent le paysage, composé quand à lui de milliers de bâtiments, mosquées et ruines à perte de vue.
En bas de la vallée et toujours au cœur de la ville, se trouvent l’Odéon, le musée du folklore et le théâtre antique.
Dans ce dernier, accueillant encore aujourd’hui 6000 spectateurs pour des concerts ou shows occasionnels, nous prenons le temps de nous asseoir sur la pierre fraîche, et contempler du haut des marches, notre nouveau décor.
Entre deux visites, nous retrouvons notre agent maritime pour les formalités administratives et la préparation de l’arrivée d’Hachille. Ou encore, nous dégustons notre breuvage, pour le moment « favori », le « kerkede ». Fruit de la famille de l’hibiscus, il est appelé en français « Bissap »… extrait d’un fruit rouge cuit de longues heures et refroidi par la suite. Un délice.
Quatre jours de visite à Amman, c’est à notre goût largement suffisant. Dans quelques heures, nous quittons la ville en bus, direction le sud, et plus précisément Aqaba, station balnéaire et port d’arrivée d’Hachille. Les formalités semblent simples mais notre agent nous a annoncé des difficultés actuelles entre les différents acteurs logistiques du port. La récupération de notre nez de cochon est le prochain défi. Mais ceci est bien sûr une autre histoire…
