25 août 2009
Centre maritime et commercial important, Aqaba réserve bien des surprises tant par la beauté de ses fonds marins que son soleil de plomb et ses multiples heures où rien ne bouge! Nous venons d’expérimenter une semaine de difficultés, tant humaines que bureaucratiques, mettant à rude épreuve nos nerfs.
Hachille est arrivé il y a une semaine, c’est le temps qu’il nous a fallu pour le récupérer.
Essence, eau, gaz, rangement, tout est enfin organisé. Nous nous apprêtons donc à prendre la route, direction la France… Enfin presque !
Aqaba
Cinq heures de trajet en bus suffisent entre Amman et Aqaba. Nous arrivons une journée en avance par rapport à notre camion. Le temps de s’installer et repérer les lieux. Le cadre choisi : un petit hôtel en bord de mer pour pouvoir se rafraîchir durant la journée et enfiler un maillot de bain pour se baigner en toute tranquilité (enfin pour Géraldine!).
Le Bedouin Garden Hotel sera notre maison pour une semaine, voire davantage, c’est ce que nous annonce en rigolant Ahmed, l’un des gérants. Bien naïfs, nous lui disons que notre agent maritime prévoit deux jours d’attente avant la récupération d’Hachille. Nous ne connaissons pas encore la lourdeur des administrations jordaniennes et la paresse de certains. Ahmed rit plus fort. Soit!
Pour l’heure, nous démarrons notre première journée d’attente par une visite de Aqaba, à 12 km au nord de notre campement. Hormis quelques boutiques de souvenirs et des allées bordées de palmiers, la ville offre peu d’intérêt.
Ajoutons également une plage publique où la vase et les odeurs n’incitent guère à la baignade.
Et le fort mamelouk, un fort croisé, pris par les ottomans en 1917 lors de la révolte arabe. En une matinée, les lieux sont explorés.
Il est temps de rentrer, le soleil se fait dur. Entre 12H et 17H, il est très difficile de sortir. Le thermomètre dépasse les 50°C, le vent chaud brûle les corps. Il faut dire que géographiquement, Aqaba est à l’extrême sud de la Jordanie. A moins de 15 km plus au sud-est, c’est la frontière avec l’Arabie Saoudite. En face de nous, l’Egypte, et plus à droite, Israël. Le climat est aride. Quel changement après la moiteur tropicale asiatique!
Nous profitons deux jours durant du cadre enchanteur de notre hôtel pour nous reposer et organiser la sortie d’Hachille de son container. Entre deux, nous faisons la rencontre de deux couples français, Marc et Monique, Armelle et Emeric, avec qui nous passeront de très bons moments pendant plusieurs jours. Leur bonne humeur nous permettra d’alléger nos esprits les soirs venus. Merci !
Yann en profite également pour tester les fonds marins en masque et tuba.
Au menu des découvertes : De beaux poissons colorés, une épave, et des massifs coraliens encore préservés.
Géraldine choisit les bouées et la piscine. Son tympan percé n’est toujours pas remis.
Quant aux soirées, entre regards posés sur les beaux couchers de soleil et multiples bavardages,
nous testons la chicha, aux fruits rouges et à la menthe, aussi bon qu’une camomille pour apaiser l’esprit et bien dormir.
C’est sûr, le cadre est idyllique ! Mais vient le temps de passer à autre chose. Nos têtes sont ailleurs, occupées à penser au meilleur moyen de récupérer notre camion dans un délai raisonnable.
Une semaine, cela peut être court et long à la fois ! Surtout quand il s’agit de passer des heures sur un siège à attendre que quelqu’un puisse s’exprimer dans une langue compréhensible pour nous et que les choses avancent, ne serait ce qu’un tout petit peu!
Difficile de vous résumer ces journées de folie où nos sangs n’ont parfois fait qu’un tour …
Deux jours après l’arrivée d’Hachille, nous commençons notre « ramadan de la patience ». Un premier rendez-vous avec le chef des chefs, celui là même qui nous criera dessus à maintes reprises et nous donnera une image négative des facettes du pays !
« C’est culturel, c’est sûr ! » C’est la petite phrase qui trotte dans nos têtes pour calmer nos nerfs et notre impuissance à faire bouger la bureaucratie jordanienne, les hommes et leurs humeurs.
Les cinq minutes d’attente peuvent se transformer en huit heures d’attente. Des jours et des heures durant, nous passons d’un bureau à un autre, d’un siège à un autre, d’un horaire à un autre, d’un papier signé à un autre, d’un mensonge à un autre, chacun rejetant la faute sur l’autre quand rien n’avance.
Le tout de réunion en réunion, en langue arabe s’il vous plaît, celle-là même que nous maîtrisons évidemment!
Nous connaissons à présent très bien les différents bureaux et services de notre agent maritime, des douanes, de l’assurance, du terminal en charge des containers, etc etc…
La liste est longue et non exhaustive ! Mais soyons positifs… Les thés à la menthe et la climatisation savent à coup sûr faire patienter le client.
Au final, après beaucoup d’inquiétude, d’impatience, de coups de gueule (il y en a eu, oui oui !), Hachille est sorti de sa boîte.
Une nuit supplémentaire dans le port pour lui est nécessaire avant de dire au revoir définitivement à notre cauchemar.
Après sa récupération, il y a bien sûr une logistique à mettre en place.
Celle-ci est à présent effectuée. Nous passons notre première nuit avec Hachille, épuisés mais contents. Nous trinquons à l’événement, face au coucher du soleil.
A l’heure où nous vous écrivons, nous sommes parés pour de nouvelles aventures, direction l’une des sept nouvelles Merveilles du Monde… Petra.
Des sculptures de deux mille ans d’âge, Hachille paraît bien jeune ! Mais cela est bien sûr une autre histoire…