29 juin 2009
Bientôt les vacances d’été pour vous? Nous avons nous aussi décidé de nous adjoindre du repos. Délaissant pour un temps les kilomètres avalés, les visites et rencontres du bout du monde, nous nous sommes posés une semaine dans un vrai lieu de farniente. Sable blanc, plage, cocotiers et soleil, Hachille et ses occupants passent leurs journées à se relaxer en bord de mer, sur l’île de Samui. Une pause dans notre vie de voyageurs au long cours. Une manière de recharger nos batteries avant la découverte de nouveaux horizons.
En route vers le sud.
Quittant notre bivouac à quelques mètres du pont de la rivière Kwaï, nous mettons cap vers le sud. Nos dernières semaines nous ont permis de découvrir les richesses culturelles et historiques de la Thaïlande et traverser de splendides paysages de montagnes. Mais la Thaïlande n’est-elle pas aussi une destination phare pour ses côtes et ses plages? Nous en avions un peu profité il y a huit mois durant la période des fêtes de fin d’année. Nous souhaitons à présent découvrir de nouveaux petits coins de paradis. En cette période de mousson naissante, nulle question de bivouaquer sur la côte d’Andaman, à l’ouest de la Thaïlande, balayée actuellement par des pluies et des orages violents. En revanche, les côtes du golfe de Thaïlande, à l’est, sont épargnées par cette mousson d’été. Nous devrions donc trouver quelques cocotiers pour mettre à l’ombre notre camion. Et c’est vers l’île de Samui, accessible en ferry, que nous portons notre choix.
En une journée, nous parcourons pas moins de cinq cent cinquante kilomètres! Un record asiatique pour nous. Après une nuit passée sur un bord de plage, il ne nous reste que deux cents kilomètres pour atteindre l’embarcadère et rejoindre Samui. Mais Hachille n’est pas tout à fait d’accord.
Au démarrage, un énorme bruit vient anéantir nos espoirs d’arriver au plus vite sous le soleil des îles de Thaïlande. Yann, en mécano qui se perfectionne de jour en jour, croit tout d’abord à une défaillance du moteur. De quoi avoir de véritables sueurs froides si près du but.
Finalement, il trouve rapidement l’origine du bruit. La pompe à eau manque de graissage et couine comme une véritable assoiffée. En moins d’une heure, tout est démonté, graissé et remonté, nous pouvons poursuivre notre route. Ouf!
Trois heures plus tard, nous nous présentons au ponton des ferries pour Koh Samui.
Dans la file d’attente, Hachille, une fois de plus, n’en fait qu’à sa tête et refuse de démarrer. Géraldine pousse et notre tête de cochon redémarre au quart de tour. Si c’est juste pour nous faire faire du sport, sache Hachille, au vu de la chaleur ambiante, que nous nous en passons volontiers!
Une heure trente de traversée plus tard, nous débarquons sur Samui.
La petite équipe des Chemins du monde élit domicile chez des compatriotes installés depuis trois ans au sud de l’île.
Isabelle, Alain, et leur fils Franck, ont décidé de quitté leur Alsace pour construire quelques bungalows à destination des touristes.
Ils ont accepté de transformer momentanément leur jardin en terrain de camping pour notre plus grand bonheur.
“Samui, le rêve”, tel est le nom de leur guesthouse familiale où nous passons quelques jours. Nous sommes rejoints par nos amis voyageurs de la Tortue Sélène et la vie de ce petit groupe est des plus sympathiques.
Piscine, barbecue, sieste, apéritif... tout un programme! Isabelle et Alain nous accueillent comme des rois et nous nous sentons vraiment en famille.
D’autres expatriés installés sur l’île se joignent à nos soirées grillades et nous faisons de nouvelles connaissances.
Au bout de quelques jours, ne voulant pas abuser de l’hospitalité de Isabelle et Alain, Denis (de la Tortue Sélène) et Yann partent en scooter à la recherche d’un bivouac en bord de mer.
La surprise est de taille. L’île n’a quasiment aucune plage accessible en véhicule. Les grands hôtels, bars, restaurants ou chambre d’hôtes ont littéralement bétonné toute la côte.
Les petites criques, les plages privées de sable blanc et les cocotiers, ne sont pas pour nos camions et notre budget ne nous permet pas de descendre dans ces splendides resorts qui bordent la grande bleue. C’est finalement dans le périmètre d’un temple que nous trouvons notre coin de paradis.
La recherche en valait la peine. Les véhicules sont garés à moins de dix mètres du rivage, les pêcheurs de calamars sont nos plus proches voisins, et nous profitons d’une météo des plus clémentes.
Que demander de plus? Parties de pêche, baignades, jeux de société, c’est vraiment les vacances!
Sans compter les parties de pétanque où les filles l’emportent le plus souvent, à la grande surprise de ces messieurs!
Les journées se terminent invariablement par des échanges autour d’un bon barbecue. Et même quand l’orage se déverse sur nos têtes, la fête reste de mise.
Pendant que certains alimentent le feu, Yann creusent des tranchées pour éviter à Hachille de s’enfoncer petit à petit dans le sable et rester coincer à tout jamais sur l’île de Samui!
Vaste programme nous direz-vous!
Et sinon, y a-t-il quelque chose à visiter sur l’île? Alain et Isabelle nous proposent de jouer les guides et nous voilà partis à neuf dans un pick-up.
La police thaïlandaise est peu regardante et le nombre de passagers d’un véhicule ne fait pas partie des délits. Cinq personnes sur une moto, vingt personnes sur un pick-up. Tant qu’il y a de la place, on charge!
Outre ses plages et ses rues piétonnes, les attraits “découvertes” de l’île sont assez limités. On vient à Samui pour se faire bronzer et faire la fête, pas pour les visites culturelles.
Nous découvrons néanmoins sur les cinquante deux kilomètres de circonférence de l’île,“Big Bouddha”.
Un temple où, une centaine de marches plus tard, est installé un bouddha au kitsch ravageur. La vue est toutefois agréable. La mer offre une palette de tons incroyables.
Quelques kilomètres plus loin, c’est la déesse Shiva et ses neufs bras qui font office de décor.
Plus loin encore, le temple d’un moine non pas béatifié mais momifié à sa mort en 1974.
Nous hésitons entre écoeurement et amusement. Finalement, c’est le rire qui l’emporte, certainement dû aux lunettes de marque Ray Ban cachant ainsi les orbites dudit moine. Une sympathique incongruité!
Un peu plus loin ce sont les rochers de “papi” et “mami” comme ils sont appelés ici.
Nous vous laissons le soin d’imaginer la suite... lieu de visite obligatoire pour les thaîlandais, il représente finalement assez bien Samui. Un développement à outrance où les bars et hôtels à usages multiples rappellent parfois la sulfureuse plage de Patong à Pucket, voire Pattaya près de Bangkok. Samui l’exotique ou Samui la douteuse, chacun fait son choix.
Enfin, clou de la visite: la rhumerie de Samui où Michel et Elisa, français installés depuis sept ans sur l’île, produisent du rhum blanc.
Chaque année, après la saison des pluies, soit novembre, des camions viennent déposer des tonnes de cannes à sucre dans leur propriété. Nous apprenons ainsi que la Thaïlande est passée premier pays exportateur de cannes à sucre, juste devant le Brésil.
Si nous constatons la qualité du rhum lors d’une petite dégustation, nous n’aurons pas le loisir de visiter le centre de production ni même d’admirer le superbe alambic ramené du Gers tout spécialement pour la distillation.
Pour les détails de production, idem. Secret de famille ou secret d’état? Une autre fois, peut-être…
Retour à notre bivouac de rêve où à l’ombre des cocotiers, nous profitons inlassablement de la vue qui s’offre à nous. Dans quelques jours, nous quitterons définitivement la Thaïlande pour la Malaisie. La boucle est presque bouclée. Nos interrogations se poursuivent sur la suite de notre périple. Quel port pour Hachille? Quel pays choisir?... Iran, Oman, Jordanie,…? Le choix est imminent. Mais cela est bien sûr une autre histoire… En attendant la suite de nos aventures, nous souhaitons à chacun un été 2009 rempli de soleil et de sourires!