19 janvier 2010
Beaucoup nous demandent si nous allons bien depuis notre retour et que faisons-nous ? A ces questions, nous y répondons par deux expressions. La première, extraite du Discours de la méthode de René Descartes : « Lorsqu'on emploie trop de temps à voyager, on devient étranger en son pays. ». Grand bien, grand mal, nous tentons tout de même de nous y retrouver ! Et puis, des remèdes existent. La formule appliquée? « L'espoir forme l'antidote du souci, et la sagesse populaire a raison de penser que les voyages calment les peines. »
Pour cette année 2010, il y a donc des projets. Certain se font, d’autres s’envolent.
La diffusion prochaine sur Voyage ne nous laisse aussi guère le temps de “buller”. Sans oublier le rythme du quotidien que tout un chacun bien sûr connaît. A ceci près (privilège de belles rencontres passées), il nous arrive de respirer, à pleine bouffée, un air de liberté en la compagnie d’amis voyageurs rencontrés, la première fois, il y a plus de deux ans, à Ushuaïa.
Petit résumé de ce début d’année pétillant : Champagne, champêtre, champ libre, champ de bataille, champ mou, et chanson !
Arrêt sur images donc pour des retrouvailles hautes en couleur ! A tous, encore belle année pleine de saveurs !
Préambule
Avant de se lancer dans cette lettre de nouvelles, nous nous sommes interrogés sur le bien-fondé de la publication de nos récits au regard de l’actualité nationale, internationale, et son lot de drames humains et d’horreur indécible.
Nous avons longtemps repoussé ce moment pour au final, se prêter malgré tout à l’exercice, car, au milieu du chaos, nous continuons, toutes et tous, à donner un sens aux petits riens qui forment notre quotidien. Nos histoires poursuivent ainsi leur bonhomme de chemin, recevez-les en toute simplicité, avec humilité et amitié.
Un air champêtre
Le moment tant attendu est enfin arrivé. La dernière semaine de l’année se profile avec la venue des copains d’ailleurs. Après deux mois de retour dans notre nid douillet, la maison est pourtant toujours en chantier.
Presque un champ de bataille. Pas tout à fait prêts donc pour recevoir nos hôtes mais qu’importe, l’esprit de liberté et de partage flotte et cela passe bien au-delà des contingences matérielles.
Le premier de la liste arrive, fraîchement débarqué des Philippines. Martin, québecois, à qui d’ordinaire le froid ne dérange pas. Sauf que là, le climat tropical de ces trois derniers mois de voyage l’ont habitué autrement. Pour se réchauffer, rien de tel que de l’exercice. La salle de bain en travaux a besoin d’une touche finale de peinture et pourquoi pas d’un lavabo, ça peut servir !
Aussitôt dit, aussitôt fait, Martin termine de colorer les murs tandis que Jean-Michel, notre voisin, vient prêter main-forte à l’installation. Les rires résonnent déjà dans la maison, ça promet!
Fin du premier exercice. S’ensuit l’assemblage du poêle à bois, sorte de puzzle en fonte difficile à mettre en place au premier coup. Deuxième partie de fous rires !
Voilà, nous sommes parés ou presque pour accueillir de Hollande,
Gerda, Jan et Nubis (le nouvel ami de Kelip, un basset français parlant hollandais s’il vous plaît!), puis
Sophie, Damien et leurs enfants Yann et Pauline, de Belgique. Nous serons neuf pour célèbrer ensemble le passage à la nouvelle année. Neuf voyageurs de corps et d’esprit qui pendant plusieurs jours n’ont eu de cesse de placer l’échange et le rire au centre des préoccupations. Du bonheur, simple et bon ! Pensées à celles et ceux qui n’ont pu nous rejoindre. Mais d’autres années arrivent…
La joie des retrouvailles est dans les cœurs, l’air ambiant pétille vraiment, l'humeur est à la rigolade !
Dans les bagages de chacun, des spécialités, locales ou pas… Comme des biscuits et des cacahuètes made in Philippines, des gaufres et du chocolat made in Belgium, du gouda et des beignets made in Holland, et bien d’autres délices rappelant immanquablement que nous faisons partie d’une même équipe au nom de: « You are here ». Aux non-inités (pour vous résumer), il s’agit d’une « confrérie » de voyageurs que nous avons créée en 2007 en Terre de Feu « Whereever you are, you are here »… « Où que tu sois, tu es là ».
Bref, retournons à nos moutons dans notre région. A la une de l’actualité, le froid et toujours le froid ! C’est normal l’hiver ?... Que faire ? …
Pourquoi ne pas respecter le dicton indien : « Quand homme blanc coupe du bois, hiver très très froid ! ». Le bois est donc un élément omniprésent dans cette semaine de lumière.
Après la découpe, le rangement s’impose. Jan, Gerda et Martin participent à l’opération dès leur arrivée. La Belgique n’est, à ce moment là, pas encore arrivée.
Une fois la troupe au complet, comme lors des bivouacs en Amérique du Sud, chacun s’affaire comme il le souhaite. Le champ est libre.
Entre deux repas, ni le ciel gris, ni le froid mordant, ni la neige transformée en boue n’arrêtent nos promenades.
L’air de nos campagnes fait du bien même si les champs, bien mous, ont parfois des allures de marécages.
Les chaussures de marche en ont vu d’autres.
Damien et Sophie proposent aussi de partir à la découverte des alentours en jouant à «
geocaching». Un site internet rescensant les trésors cachés dans le monde entier. Dans notre région, surprise, il y en a un certain nombre.
Un point GPS plus tard, et nous voilà à fouiller les coins et recoins des murs d’une église ou les abords d’un étang pour trouver un trésor.
La boîte magique renferme des cadeaux ou simplement des mots. A notre tour de participer. Il suffit de prendre un objet et d’en placer un autre, ou d’écrire quelque chose. L’évasion du jour est réussie tout comme la mission.
Le plaisir de se retrouver passe également par la préparation de la longue veillée de la St Sylvestre. Chacun met la main à la pâte. Le bois s’empile pour le futur barbecue.
La table se part de mille atours pour briller dans la nuit. Et les sauces aux accents du monde entier se montent pour accompagner la viande, argentine pour l’occasion.
Pas de doute, les arts de la table sont réunis pour faire de la soirée un moment convivial et chaleureux.
Les braises sont chaudes, la peinture de la nappe est sèche, les plats installés, sans strass ni paillettes, nous nous retrouvons dehors autour du feu.
Damien sort sa guitare et nous joue des airs, présents ou passés, dont certains chantés ensemble il y a plus de deux ans à Ushuaïa. La fête est indéniablement au rendez-vous.
A minuit, les ballons asiatiques apportés par Gerda et Jan s’envolent, portés par les vœux de chacun. Que cette année soit belle, douce, prometteuse et rêveuse.
Enfin, à nouveau cru, nouveau jeu. Times up. En quatre partie, les trois filles contre les quatre garçons tentent, à coup de mots, de mimes, de bruits et beaucoup de rires, de deviner des noms sur des bouts de papier.
Les garçons gagnent mais, précisons, de peu !
Tout à côté, dans la grange, Hachille tente de dormir dans le brouaha ambiant. Impossible de l’oublier ! Lui aussi a droit à son petit verre pour la nouvelle année.
Un liquide anti-gel pour le réchauffer et surtout lui permettre de sortir de sa torpeur au printemps prochain sans avoir à lui crier : « Hue, mon cochon ! ».
La page se referme ici avec déjà un soupçon de nostalgie. Mais de nouvelles éditions sont à venir. Echappées en France ou ailleurs se préparent doucement dans nos têtes. Mais ceci est bien sûr encore une autre histoire…