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Etape 3  |  Nonchalance, un art de vivre

12 mai 2009


A chaque pays traversé, c’est parfois la contemplation silencieuse des êtres et de leurs environnements qui donne bien souvent à notre voyage sa raison d’être. Au Laos, d’une ville à une autre, d’un village à un autre, d’un marché à un autre, d’une route à une autre,… tout n’est que paisibilité. Sorte de film dont les images fonctionnent au ralenti et dont on pourrait dire: “Pour découvrir ce pays, partez à la recherche de l’ennui!” Et davantage encore quand nous empruntons les sentiers du nord laotien, à la découverte d’espaces naturels, ou quand nous remontons le Mékong, à la recherche des villages hmongs ou thaïs, là où vivent également les éléphants, sauvages ou domestiqués. Ces derniers jours, nous avons retrouvé les joies de bivouacs en pleine nature tout autant que nous avons appris à attendre sagement les jours suivants pour observer et comprendre tout simplement comment se vit le Laos.

Nord Lao
Nous quittons, un matin de bonne heure, Vientiane, pour nous rendre, 360km plus au nord, à Luang Prabang. Un peu stressés par les kilomètres à parcourir car, aux dires de beaucoup, la route est extrêmement sinueuse et pentue! Avec les chaleurs actuelles, nous craignons de surchauffer le moteur du camion. Mais “à coeur vaillant, rien d’impossible!” Vas-y Hachille!



Nous comptons effectuer le trajet en plusieurs jours. Les bras de Yann, tout autant que les cardans de Sieur Hachille un peu fatigués à présent, seront ainsi mieux préservés.
A mi-parcours, nous décidons de nous arrêter à Vang Vieng, là où formations karstiques et rizières forment le paysage.



Un petit air de baie d’Along terrestre qui nous plaît forcément. Nous trouvons à quelques kilomètres du centre ville, un eco-lodge où nous pouvons passer la nuit. Perdus en plein nature, au milieu de montagnes verdoyantes et au bord d’une rivière, notre joie est complète.



L’occasion bien sûr de sortir notre attirail camping et savourer à la fraîcheur de la nuit tombée , le calme olympien des lieux, troublés uniquement par les grenouilles, crickets, et autres bêbêtes.



Tellement bien que nous restons une journée supplémentaire, le temps de visiter la campagne alentour. La bourgade est très prisée par les touristes et notamment les amateurs de sensations fortes.



On peut pratiquer à Vang Vieng toutes sortes de sports comme la spéléologie, le rafting, ou encore la moto tout terrain. Notre séjour est trop court pour se lancer dans de telles activités mais nous partons un matin à moto à la découverte des nombreuses grottes de la région.



Pour cela, carte en main, nous effectuons un circuit d’une trentaine de kilomètres. Nous commençons la visite de la première grotte, Phu Kham dont la brochure indique: “beau lac intérieur turquoise, idéal pour se rafraîchir”. Il est à peine 10H00 et déjà, nous suons.



Nous arrivons à l’entrée de la grotte. Paiement obligatoire. Au vu du prix, nous nous attendons à un minimum d’organisation. Que nenni! Nous demandons à un homme le chemin de la grotte, il sourit en nous montrant le haut du sommet de la colline. Juste avant notre rude grimpée, des loueurs de lampes torches nous hélent. Merci, nous avons les nôtres! Quel business autour de ces grottes.
Après une montée abrupte à travers une forêt épaisse, nous arrivons à la grotte, évidemment en nage.



Nos yeux s’habituent peu à peu à la pénombre et nos têtes imaginent déjà la baignade dans le lagon. Au bout d’une vingtaine de minutes de glissades sur des pierres, et malgré notre éclairage, nous devons rebrousser chemin. La grotte est dangereuse et, à moins d’être un spéléologue confirmé, ou de disposer d’un guide, il est impossible d’arriver jusqu’au lac. Déçus et un peu refroidis par l’organisation, nous nous contentons de regarder le bouddha couché en bronze installé dans la grotte et redescendons le chemin.



Au bas de la colline, le site est aménagé pour savourer pleinement les joies de la nature, encore une fois magnifique.



Le bleu de la rivière associé aux différents verts de la forêt offre un repos absolu.



Nous imaginons Hachille garé à cet endroit, enfin juste en pensée, car les pistes sont ici impraticables pour lui.



Nous reprenons notre bonhomme de chemin sur notre petite cylindrée en piteux état qui, face aux pistes défoncées, nous donne du fil à retordre. Des grottes, il y en a beaucoup sur le parcours mais nous renonçons à les visiter au vu de notre expérience précédente.



Nous nous contentons donc de faire une jolie boucle. Perdus à plusieurs reprises, nous traversons heureusement quelques villages hmongs et thaïs où la vie suit tranquillement son cours entre agriculture, pêche, et repos.



Seuls les curieux comme nous perturbent certainement l’ordre des choses. Ce qui ne les empêchent pas de répondre à nos questions, quand nous arrivons bien entendu à nous faire comprendre.



Trois heures plus tard, après avoir mangé suffisamment de poussière, traversés un certain nombre de cours d’eau, épuisés nos ressources d’eau et d’essence, et donnés à nos fesses trop de rebonds, nous rentrons retrouver notre paisible retraite et passons, façon lao, le reste de la journée à lire ou siester à l’ombre d’un bungalow. La route de demain vaut sans nul doute un peu de farniente.
Nous quittons Vang Vieng, sans oublier de visiter le centre dont l’ambiance baba cool dénote quelque peu du reste du Laos.



Le décor nous amuse sans forcément nous séduire.



Trop de bikinis, bières et joints à volonté, sans compter la quantité d’hôtels, restaurants, et bars occidentaux par mètre carré.



Si vous aimez les sports à sensation et si vous recherchez des occidentaux à sac à dos, nous avons une adresse: Vang Vieng!




Luang Prabang
6H00 du matin, Hachille et ses propriétaires sont parés pour affronter les cols menant à Luang Prabang. Dix kilomètres plus tard, nous réalisons que les 200 km à venir vont être une épreuve. En plus d’être sinueuse, la route monte et descend en permanence. Ceux qui connaissent la conduite d’un Hy façon yo-yo peuvent l’imaginer sans peine! Nous ne cesserons pendant sept heures de monter jusqu’à 1400 mètres d’altitude pour redescendre ensuite à 700 voire 450 mètres. Parfois nous nous demandons quel bien nous a pris d’emmener Hachille sur les routes du monde?! Enfin, l’aventure n’aurait pas été tout à fait la même vous nous direz! Malgré la route, le paysage est incroyablement beau. Nous voyons défiler devant nos yeux de majestueuses montagnes, hauts plateaux, vallées verdoyantes, villages hmongs, … quel régal! Pas d’arrêt photo cependant au risque de ne jamais redémarrer.
Nous arrivons en début d’après-midi à Luang Prabang. Une ville inscrite en 1995  au patrimoine mondial de l’Unesco.



Et quel patrimoine!



En l’espace de quelques heures, nous admirons son architecture coloniale très bien préservée, située au bord du Mékong, avec ses rangées de jardins et paillotes, et ses temples à foison.



Avant de l’explorer, nous croisons de nouveau la route de Jean-Jacques venu, avant son départ pour la Chine, nous dire au revoir. Nous en profitons pour nous rendre aux chutes de Kuang Si.



Après 1H30 de balade en forêt, due à quelques égarements d’orientation, nous arrivons au sommet d’une colline. Point de cascade en vue mais une retraite bouddhique.



Un détour qui vaut bien une bonne transpirée et les sourires des bonzes venus prier et méditer pour les locaux. L’un d’entre eux nous indique cette fois le bon chemin.



Nous rejoignons enfin le lieu-dit. Le paradis!



Différents niveaux de bassins à l’eau turquoise jaillissent au beau milieu de la nature. L’appel de la baignade se fait sentir.



A cette heure de la matinée, les visiteurs sont moindres.



Nous plongeons avec délice, doucement mais sûrement car le différentiel thermique est énorme, dans une eau glacée et restons pendant deux heures immergés, heureux comme des princes.



Mais les visiteurs affluent toujours plus nombreux, et on les comprend avec cette chaleur.



Il est temps de quitter ce havre de paix pour rejoindre Luang Prabang.



Sur la route, nous bifurquons un peu à l’est pour visiter les villages de tisserands. Celui des artisans du Mékong est le plus beau.



Une maison de la minorité ethnique Thaï Soum a été reconstruite et abrite, outre les métiers à tisser, les objets du quotidien.



Retour sur Luang Prabang où nous passons une dernière soirée en compagnie de Jean-Jacques. Nous devons partir à Hongsa, village où vivent les éléphants. Jean-Jacques a rendez-vous avec son guide chinois à la frontière. Chacun sa route, chacun son chemin, … mais à bientôt pour d’autres retrouvailles…

Au pays… de l’éléphant
Nous décidons de remettre la visite de Luang Prabang à plus tard. Un trek à dos d’éléphant nous est proposé par l’association Elefantasia.



Cette ONG, créée en 2001, a pour but de protéger, sauvegarder et permettre la reproduction des éléphants dans leur milieu d’origine. Aujourd’hui, le “Pays du million d’éléphants” n’abrite plus que 560 éléphants domestiqués et moins d’un millier sauvages, répartis dans les régions de Sayaboury (Hongsa) et du Champassak, au sud.



Braconnage, conditions de vie et autres éléments mettent en danger le pachyderme. Aujourd’hui, on compte cinq décès pour une naissance. La survie de l’éléphant est par exemple possible grâce à la voie touristique, à condition de passer par une association de défense de l’éléphant dont les connaissances et le respect de l’animal sont viables.



C’est ainsi que nous avons rencontré à Vientiane Sébastien Duffillot, l’un de deux fondateurs de Elefantasia. www.elefantasia.org Merci pour ce petit bout d’aventure!



Nous avons effectués, en trois jours, dix sept heures de bateau et quatre heures de taxi brousse pour nous rendre à Hongsa et effectuer un trek de six heures à dos d’éléphant.


 
En témoigne notre vidéo. Une longue échappée qui valait bien de se languir, voire s’ennuyer avouons-le, des heures durant dans les transports locaux pour une espèce emblématique et ô combien attachante, l’éléphant. Longue vie à toi…


L’horloge du temps arrêtée
A Hongsa, il n’y a pas grand-chose à faire. Le village sert surtout de halte aux randonneurs en tout genre. La région vaut en effet le détour. L’activité atteint cependant son plus haut niveau entre 5H30 et 7H30 chaque matin, lorsque le marché bat son plein.



Quand le réveil sonne de bonne heure, nous n’entendons pas un bruit. Nous sortons voir si le marché a bien lieu.



Oui! Chose étonnante, une foule de locaux se presse pour acheter les quelques produits frais et certains mets étranges dont nous ne saurions mettre un nom.



Mais tout ce petit monde se déplace doucement et pratiquement sans bruit. Nous trouvons le tableau étonnant comme un film dont le son aurait été coupé.
Si les minorités ethniques sont moins apparentes que dans le nord Vietnam, quelques détails permettent de les identifier.



Certaines femmes thaï lu portent encore le chignon très haut, ou le foulard traditionnel. Deux bracelets d’or ou d’argent au poignet gauche sont aussi un signe d’appartenance. Sans cela, jeans et tee-shirts communs sont les emblêmes du modernisme.



Nous déambulons au milieu des étals, à la recherche de notre petit-déjeuner et de notre pique-nique. C’est la saison des mangues et des litchis, nous en profitons pour en faire provision tout comme les beignets au maïs et à la banane.



Le temps de déguster nos trouvailles avec un café lao, et le village se rendort. Il est 8H00.



La journée promet d’être longue… En milieu d’après-midi, rien ne bouge si ce n’est quelques hommes, acharnés à gagner des kips (monnaie lao) lors de parties de “petang”, comme ils l’écrivent.



Un sport national importé par les français durant la période coloniale et dont l’engouement va grandissant. Surtout quand les laos obtiennent, en 2004, la médaille d’or aux derniers jeux du sud-est asiatique.



Les terrains sont dans chaque village, chaque ville, et même aux postes-frontières!
A Hongsa, nous les regardons se chamailler de longues minutes sur les points marqués par chacun. Les sommes en jeu valent bien quelques discussions…



Nous quittons Hongsa de la même manière que nous y sommes venus; En taxi-brousse, puis en bateau lent appelé “bateau express”. Sur ce trajet de retour, le capitaine s’arrête fréquemment pour charger le bateau de victuailles. Lors d’un arrêt, nous regardons un peu interloqués des femmes tenant dans leurs mains des ficelles dont s’agitent au bout varans et autres animaux.



Merci bien mais nous ne sommes pas trop tentés.



Les autres passagers sont heureux et reviennent s’asseoir, achats en main, avec ceux pour qui le billet de non-retour vient d’être signé.

Luang Prabang nous apparaît enfin en fin de journée, avec ses merveilleux monuments, villas et autres ensembles architecturaux qui en font sa réputation. Nous allons donc visiter cette belle cité avant de rejoindre de nouveau la capitale… Mais cela est bien sûr une autre histoire…