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Etape 13  |  Traversée urugayenne

16 juillet 2008
Une semaine pour découvrir l’Uruguay, ce n’est pas assez nous direz-vous! Et pourtant, il suffit de quelques jours pour s’en faire une idée. Vastes champs à perte de vue, maisons basses et isolées, villes où s’effritent le plus souvent un patrimoine colonial, ou encore ses habitants tranquilles et chaleureux. Ce petit pays (1/3 de la surface de la France) nous a offert, l’espace d’un instant, de jolis moments, ne serait-ce qu’au détour d’une route…

Un pays…mais…
Nous avons ainsi quitté la région des Missions avec pour objectif, une traversée de l’Uruguay avant notre retour définitif sur Buenos Aires.
900 km plus tard, après une pause à Concordia, nous passons la frontière uruguayenne à Salto. Que d’attente! La douane argentine ne savait visiblement pas lire et interpréter les papiers d’un véhicule étranger. Il a fallu expliquer à la “charmante” dame en service ce jour-là, la différence entre une date d’importation d’un véhicule et une date d’autorisation de passer la frontière! A son attitude fière et désagréable, nous avons compris qu’elle était un peu vexée. Tant pis!
Quelques mètres plus loin, c’est un contrôle sanitaire qui nous attend! Il est interdit d’entrer des produits frais sur le territoire uruguayen. Zut! Nous avons fait le plein de fruits, jambon et fromage pour le pique-nique. Nous retournons donc sur nos pas. Pas question de jeter les aliments. Il est à peine 12H. Nous décidons de tout avaler! Seulement, après un copieux déjeuner + huit tranches de jambon pour Yann et cinq bananes pour Géraldine en guise de dessert, les estomacs crient stop! Nous laissons à regret quelques fruits et un sandwich sur le siège-arrière de la voiture et passons la frontière…sans être arrêtés par le contrôle sanitaire!!!! Dommage! On aurait aimé cette fois!...

Quelle(s) différence(s)?
Sur des centaines de kilomètres, l’Uruguay, c’est d’abord de vastes prairies ou paissent vaches et moutons.



La taille de ces derniers est d’ailleurs très impressionnante. Des géants tout simplement si on les compare avec leurs cousins patagons.



On pourrait presque “faire du cheval” avec eux! Enfin, c’est juste l’idée…
Le long de la route, personne à l’horizon si ce n’est quelques gauchos rassemblant les troupeaux avec leurs chiens.
L’uruguay, c’est aussi des prix deux fois plus élevés que l’Argentine. Essence (1,10 euros), alimentation, logement,… Tout ou presque nous a fait un choc dans le porte-monnaie. Peut-être une façon de se réhabituer aux prix européens avant l’heure vous nous direz!
L’Uruguay, c’est également le pays où l’on peut admirer un grand nombre de véhicules anciens, pour la plupart bien rénovés. Même en pleine campagne, les hommes roulent avec de vieux pick-up anglais datant des années ’30.



Il flotte dans ce pays un air de tranquilité qui nous a bien plu.
Nous avons fait le choix d’arrivée à Tacuarembo (400 km au nord de Montevideo), une ville réputée pour son ambiance far-west. Nous ne l’avons pas spécialement ressentie (encore moins dans le musée dit “du gaucho”!) mais quelques bâtiments encore debouts aujourd’hui apportent à la ville un semblant de cachet.



Exemple avec cette ancienne garnison de 1860, convertie une bonne partie du XXème siècle en prison, puis en centre d’éducation pour les jeunes de la rue, et enfin en centre de rétention pour femmes.



A Tacurembo, on y trouve aussi une cathédrale, véritable surprise architecturale. Détruite par deux fois, ses façades ont été rénovées dans les années ’30. A l’intérieur, c’est une oeuvre moderne que les lumières rendent très mystérieuse. Une visite pour la moins surprenante.



Le problème (récurrent en Amérique du Sud), ce sont ces constructions en béton que l’on ajoute à tout va, et peu importe si le patrimoine est saccagé. Pour preuve, adjacent à la cathédrale, un immeuble très laid. Un jour, peut-être, on pensera à mettre en évidence le passé…



Capitale tranquille
400 km plus bas, après une nouvelle traversée de la campagne uruguayenne, nous arrivons à Montevideo, la capitale, où son million d’habitants en fait une ville très calme.



D’ailleurs, les uruguayens sont en régle générale très détendus et prennent le temps de vivre.



Exception faite quand ceux-ci aperçoivent une voiture dont la plaque d’immatriculation est… argentine. Là, il y a comme qui dirait un hic! Nous avons été à maintes reprises mal accueillis dans la capitale en raison de notre voiture. Si les deux pays se disent “frères”, que nenni! Les montevidéens n’apprécient pas spécialement leurs voisins qu’ils trouvent arrogants, prétentieux, stupides aussi et très mauvais joueurs. Complexe de petit pays?... Oui et non. Il existe quelques tensions économiques ou sociales. Nous pourrions citer de nombreux exemples dont le dernier en date: La construction d’une usine de papier au bord du rio de la Plata mais côté uruguayen et que le gouvernement argentin a porté devant la cour de justice internationale pour raison de pollution. (On n’est pas sûr que les usines argentines aient l’homologation écolo!). Du coup, les argentins ont fermé les trois ponts reliant leur pays à l’Uruguay. Le genre de petite guerre qui met à mal l’économie et qui génére bien sûr de mauvaises relations. Enfin, en Europe, on est loin de tout cela n’est-ce pas?…
Nous avons passé quelques jours à explorer la capitale à l’architecture très désorganisée. Sur le front de mer, les immeubles de briques ou de béton s’étalent en effet tout le long de la baie!



Sur la place principale, (Independencia), la statue du héros Artigas (l’un des plus grands militants de l’indépendance uruguayenne) est entourée de constructions HLM et de palais dont l’imposant Palacio Salvo, le plus grand bâtiment d’Amérique du Sud construit à la fin des années 1800.



Le quartier historique est quand à lui, très agréable.



Il y en a cependant pour tous les goûts.



Entre les vieilles enseignes, les restaurants au style italien, les marchés aux puces, on croise le plus souvent une succession de vieux bâtiments du XIXème siècle, pour la plupart décrépis.



Certains sont tout de même reconvertis en musée. Nous avons visité le musée du carnaval, que l’on baptise ici “Candombe”, l’une des traditions populaires les plus importantes du pays, fruit du mixage de la culture africaine et uruguayenne du XIXème siècle.



Dans de vastes salles, les premiers costumes très élégants cotoient ceux des années ’80 beaucoup plus criards, et nombreux sont les portraits de personnalités du monde entier venues participer aux festivités.



Mais à Montevideo, on est surtout séduit par cette ambiance de “petit Paris” où les épiceries abondent dans les différents quartiers et où les marchés constituent l’une des attractions phares de la capitale!



De quoi se plonger plus d’un demi-siècle en arrière.



En témoigne le marché du port qui, il y a encore 40 ans, était un marché ordinaire.



Aujourd’hui, c’est “Le” rendez-vous gastronomique du pays. A l’intérieur et tout autour du marché, on y trouve des dizaines de bistrots tous plus beaux les uns des autres.



Difficile de faire son choix dans cette marée de couleurs, d’odeurs, de styles, où poissons, viandes et légumes cuits sur le grill, attendent sagement d’être dégustés.



Pendant ce temps, les serveurs vous attrapent par la manche pour vous expliquer les mets.



Nous avons opté pour le café “L’Amitié”, pour son bar, sa paëlla de fruits de mer pour Géraldine, et son entrecôte pour Yann.



Si les plats furent goûteux, l’addition fut bien salée aussi!!! Eh oui, le petit pain, le couvert, la serviette, la moutarde, le service, etc…Tout est facturé en plus sur le marché! Nous concluerons en disant que les petits plaisirs n’ont pas de prix, très certainement…



De retour à l’air libre, il se fait tard. Viens donc le moment d’une bonne marche dans la ville et comme dirait Richard Boringher: “C’est beau une ville la nuit”. Dans les vieux quartiers, les éclairages mettent en exergue les bâtiments.



Pour preuve, le théâtre Solis, plutôt imposant la journée, est à notre goût magnifique la nuit.



Quand à la vie nocturne, les pubs (notamment irlandais) se chargent de mettre l’ambiance.



Nous avons goûté cette fois à la bière locale (“Patricia” de son petit nom) et à la spécialité du pays: Le Chivito! Attention, pour les amoureux de régime, ce plat n’est pas pour vous! Il y a en effet dans le Chivito de quoi absorber un nombre conséquent de calories et ce grâce aux différents ingrédients réunis qui, sans cela, ne ferait pas un bon Chivito!!!


On vous les cite?...
D’abord il y a les frites (mais vous pouvez demander une salade, ça se fait aussi!), puis un steak de boeuf, une tranche de fromage, une tranche de lard, et cerise sur le gâteau: Un oeuf sur le plat! Le tout empilé! Une recette facile à préparer si ça vous tente…

Colonia del Sacramento
Le temps passe mais ne repasse pas malheureusement!!! Il nous reste deux jours avant de rejoindre Buenos Aires et nous préparer pour notre départ du continent sud américain. Nous optons pour la visite de Colonia del Sacramento, une bourgade très touristique mais cela se comprend! Tout nous a séduit. Même l’endroit où planter sa tente.



Sous un beau soleil, nous avons fait notre popotte à quelques mètres de la plage, sous les palmiers, ce qui nous a ravi et reposé.



Quand à notre visite de Colonia, elle fut un régal. Cette ancienne colonie portugaise de 1680 est très bien conservée.



Classée au Patrimoine Culturel et Historique de l’Humanité en 1995, les ruelles en pierre abritent de somptueuses demeures où sont garées très souvent de vieilles tractions ou voitures de l’époque, parfois figées tel un décor de film.



A Colonia, on se balade en voiture électrique, en vélo ou à pied. On déambule sur le front du rio de la Plata avec ses balustrades et ses petis restos au charme fou.



A la nuit tombée, le phare surplombe la jetée.



La basilique (1808) projette ses ombres sur la place du gouverneur, les restaurants distillent une ambiance douce, et les artistes et musiciens se donnent rendez-vous.



Nous avons fait connaissance avec le groupe La Soléa, trois musiciens qui, avec leurs guitares et une caisse péruvienne, ont offert à nos oreilles un merveilleux concert de musique traditionnelle uruguayenne.



Au revoir Uruguay… Mais “La fin d’un voyage est toujours le début d’un autre”. Cette phrase, extraite d’un poême d’un auteur inconnu, se prête parfaitement à notre aventure du moment. Nous sommes en effet de retour dans la capitale argentine depuis quelques jours, dans l’attente du départ de notre cargo Grande San Paolo.



Le week-end prochain, nous allons ainsi larguer les amarres, quitter le continent sud américain, en route pour un autre voyage. D’abord en mer pour quatre semaines.... Cela c’est une autre histoire. Puis en Asie pour une année de découverte… que d’histoires à venir!...