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Etape 6  |  Chemins de France

25 septembre 2011



Il était dit que nous repartirions avec Hachille un jour. C'est chose faite! Un bol d'air peut-être moins exotique que les précédents mais tout aussi vivifiant pour ses vieilles artères que celle de ses propriétaires. Après deux ans de retrouvailles avec la France, il est temps de prendre la plume et de vous écrire un mot. En espérant que pour toutes et tous, le quotidien apporte de temps à autres une note de sourire, un instant de liberté, et une tête remplie de projets?!...
Un peu de nouvelles donc pour vous conter, l'espace d'un instant, ce beau périple de presque 4000 kilomètres parcourus, à une moyenne de 60 km/h, sur les routes de notre pays durant ces trois dernières semaines.
Détours en Normandie, Bretagne, en région parisienne, dans les Pays de la Loire, sans oublier les Pyrénées Orientales et l'Ardèche. Salut à tous, salut à ceux que nous avons croisés!


Cap à l'Ouest
« On s'était dit » : La France, avec ses paysages, son patrimoine, ses secrets gourmets et gourmands, serait un jour notre « destination de voyage », du genre : « comme c'est facile, on le fera bien plus tard! ». Seulement, depuis la reprise du travail, difficile de trouver deux ans de liberté aussi rapidement. Que faire alors en trois « petites » semaines?...
Partir au Cap Nord? Chouette! Mais c'est court et un peu loin avec Hachille. L'Europe de l'Est? Pffff, ça fait aussi un peu juste! La France? Bah oui, y a plein de choses à faire et à voir dans ce pays, toujours première destination touristique au monde avec plus de 80 millions de visiteurs par an. (Si si, on a regardé les derniers chiffres). La France va bien! Enfin,...
En nous laissant porter au gré de nos envies, un peu comme un rêve d'enfant, on visiterait bien quelques curiosités, certes très touristiques et classiques mais tout de même merveilleuses. C'est parti, cap vers la Baie du Mont St Michel, « La Merveille dite de l'Occident ».



Sur les 650km, soit douze heures de route à réaliser pour rejoindre le Mont, nous parcourons le premier jour la moitié du trajet. Avec Hachille, on ne compte pas en kilomètres mais en temps. La pause s'impose.  A Versailles s'il vous plaît! Le spectacle du soir à 25 euros par personne nous laisse en dehors du circuit. Ceci étant, c'est depuis un bivouac extérieur que nous profitons pleinement du feu d'artifice de clôture. Hachille, tel un prince, se pare de mille lumières, le must! Pour l'anecdote, la bête ne résiste pas, les premières heures, à quelque taquineries. Une façon de nous rappeler sans doute à son attention. Il pleut en effet en ce premier jour de vacances. Et c'est tout naturellement qu'en pleine route, le moteur des essuies-glaces rend son dernier soupir. La météo se fait pourtant de plus en plus clémente. A la faveur des dieux, nous allons d'ailleurs passer des vacances pleinement ensoleillées. Nous le changeons ainsi bien plus tard.



Nous arrivons à notre destination le lendemain soir et garons Hachille sagement, à moins de deux kilomètres du Mont. Le temps d'un goûter, nous partons pour une première exploration du site.



La folie! Même hors saison, des milliers de visiteurs se croisent dans les minuscules ruelles du Mont. L'exercice ne nous plaît guère. Nous repartons après renseignements pris à l'office de tourisme. Notre envie ? Se balader à marée basse dans la baie avec un guide. Le soir même, après lecture d'une dizaine de plaquettes de spécialistes, deux d'entre elles éveillent notre attention. Au hasard, nous appelons Sylvère, Guide-passeur de la Baie. Guère optimiste pour une balade à réserver le jour d'après (au vu de l'affluence), ce dernier nous répond pourtant par la positive et nous annonce que nous ne sommes que cinq au départ pour une balade de 10 km avec pique-nique à prévoir.



Nous voilà le lendemain matin à 11H00 devant le Mont. Sylvère arrive pieds-nus, avec une tenue où l'on se dit: « ça va mouiller! ». Les présentations faites, nous partons, au nombre de huit, pieds-nus à notre tour, consignes de sécurité en tête. Car, outre les dangers habituels (sables mouvants, retour de la mer, etc...), les grandes marées actuelles et les travaux de désensablement de la baie accentuent les difficultés de passage. Sylvère demande également si nous sommes pressés car en général, il aime prendre son temps.



Réponse de tous par la négative. Nous allons donc explorer la baie avec bien plus d'heures et de kilomètres au compteur que le forfait prévoit. De déambulations argileuses en passant par des eaux agitées, des arrêts fréquents de chacun pour admirer le paysage, sans oublier les commentaires et explications du guide, la balade est lente mais ô combien vivifiante. 



Aucun bruit si ce n'est celui des oiseaux et, de temps à autres, de nos conversations. Plaisir des sens avec nos pieds foulant ce sol boueux, avec nos yeux admirant 360° de nature, avec nos oreilles pour entendre Sylvère ou simplement le bruit de la mer, plaisir du nez avec ses parfums iodés. Au fur et à mesure, le Mont se fait petit. Sa silhouette se détache dans un ciel bleu azur.



La mer s'est retirée à plus de 15 km. (Il faut dire que l'amplitude des marées est la plus grande d'Europe). Sylvère nous l'a dit dès le départ : « La baie se vit, se respire et l'on s'en inspire ». Pas de doute, loin de l'agitation touristique, la plénitude est le mot d'ordre de cette marche à pied qui reste déjà gravée dans nos mémoires. Le pique-nique se fait sur l'île Tomblaine mais il nous faut attendre un moment avant de la rejoindre. Les eaux sont trop hautes. Anecdotes, légendes, explications, nous marchons sans heure ni heurt durant plus de cinq heures. La balade se termine en foulant le sol des polders où salicorne et herbes aromatiques poussent à profusion.



Le goût est cette fois au rendez-vous. Avec regret, nous quittons notre guide. Le dépaysement est tel que de retour « sur la terre » du Mont St Michel, le choc se fait sentir. La visite de l'abbaye est remise au lendemain. Trop d'agitation dans la cité médiévale. Le soir venu, nous allons toutefois admirer le Mont, tout illuminé. Une merveille, oui!



Vient enfin le moment de la visite ( obligatoire il est vrai), pour découvrir l'immense travail architectural réaliser depuis le XIème siècle, et pour comprendre aussi son histoire, mouvementée.



Le commerce qui s'en dégage et dont les enseignes n'ont pratiquement qu'un seul nom « La mère Poulard » détruisent tout de même l'âme du lieu. Mais nous l'avons fait et somme heureux d'avoir pu réaliser une visite de ce monument sous divers angles.


 
Cap cette fois un peu plus à l'ouest... En empruntant la route pour St Malo, nous longeons les côtes et passons ainsi par la magnifique Baie de Cancale. Nous nous arrêtons alors à la pointe du Grouin où notre nez de cochon se gare.



Un autre moment de détente dans une nature préservée. Ah ces vacances françaises, quel régal! Cocorico non?!!...



Nous arrivons à présent à Saint Malo, autre envie pointée du doigt sur notre carte quelques heures auparavant. La cité aujourd'hui balnéaire, est bien sûr connue pour ses marins de légendes (Jacques Cartier, découvreur du Canada en 1534), ses pirates et corsaires (Surcouf), mais aussi pour ses malouins dont la devise est « Toujours fidèle ».



On est donc ni français, ni breton. A bon entendeur, salut! Nous découvrons durant deux jours non pas le sourire malouin mais la beauté de ses paysages où vent, mer, et marée apportent une note particulière, une sorte de force indéfinissable. Promenade sur les hauts de la ville dont la vue plonge sur le port de plaisance, promenade sur les remparts où villes nouvelle et ancienne se cotoient.



A marée basse, visite du Grand Bê, où face à la mer, se trouve la tombe de Châteaubriand.



La simplicité invite au recueillement.



St Malo intra-muros nous laisse cependant sceptique. Certes sa reconstruction à l'identique après 1944 est impressionnante mais les murs de pierre font, à notre goût, un peu trop grise mine.



Le sourire vient de notre rencontre avec deux complices que sont Pascal et Mickaël, propriétaires d'une épicerie fine et cave à vin baptisée « La cale aux trésors ».



Les senteurs et saveurs proposées dans leur épicerie sont à elles seules un voyage. Pas étonnant alors que nos deux corsaires du goût aient envie de voyager sur le long cours dans quelques années.



Autour d'un verre de pommeau, les échanges vont bon train. Les discussions se poursuivront le lendemain, au petit-déjeuner, où Pascal et Mickaël nous amènent les croissants. Le luxe!
Le moment vient de quitter les lieux car Hachille est attendu à Paris...




Surprise surprise
Nous redescendons ainsi au sud-ouest de Paris, à Velizy, où le rendez-vous est pris de longue date pour une surprise organisée par l'équipe de Peugeot-Citroën. A l'arrivée, malgré notre ponctualité, il nous faut deux heures pour franchir les barrières de sécurité et obtenir nos badges d'entrée. Normal, nous sommes au coeur même de l'antre industriel que l'on appelle ADN. C'est ici que sont dessinés et choisis les véhicules de demain. Et les secrets sont bien gardés. Nous devons d'ailleurs laisser les appareils photos dehors et seuls les photos fournies par le service de presse de Citroën peuvent alimenter ce paragraphe L'équipe travaillant au département « Style » de Citroën nous accueille avec beaucoup de convivialité, aux côtés de deux membres de M6 Turbo. Objectif : le tournage d'une rencontre, celle de Hachille avec une nouveauté: le Tubik.



Jusqu'au bout, rien ne nous est dévoilé. Le drap tombe. Nous voici devant le prototype d'un véhicule qui, aux dires de Citroën :« réinterprète le célèbre utilitaire de la marque ». Un monospace futuriste, hybride, très technologique, et capable d’accueillir neuf personnes. Il a assurément davantage de place que dans le nôtre! L'habitacle, chic (laine feutrée et soie), se module au gré des envies. L'effet est de taille!



D'autant que nous le découvrons en avant-première, avant même le salon international de l'automobile de Francfort quelques jours plus tard. La touche Hy se fait sentir avec des échantillons de tôle ondulée et un nez bien caractéristique. Pour le reste, difficile d'imaginer rouler sur les chemins du monde avec. Mais même si nous restons un peu « rétro » dans notre esprit, le travail et l'imagination des chercheurs Citroën pour présenter un tel concept est assez hallucinant. Une belle curiosité et un vrai moment d'échange avec tous que nous n'aurions, au final, pas manqué.

Driving West again
Nous reprenons la route, avec cette fois le souhait de découvrir l'île de Noirmoutier. Nous marquons une pause  au bord du Cher, à Chenonceau, pour visiter notre premier Château de la Loire! Là aussi, une envie qui passait par là.



De style Médiéval, puis Renaissance, les extensions du château pour traverser la rivière lui confère une apparence curieuse mais néanmoins pleine de sobriété et d'élégance, notamment grâce à ses jardins bien alignés mais aérant l'espace. A l'intérieur (aidés d'un I-pod pour les explications. Chic aussi!), nous sommes séduits par les boiseries, tapisseries et objets habillant vestibules, chambres, et cabinets.



Le bureau de Catherine de Médicis nous impressionne. Les lieux sont habités, immanquablement, par ceux qui passèrent ou résidèrent dans ce château. Les cuisines, réaménagées pendant les deux guerres sont, elles aussi, surprenantes de fonctionnalité et d'ingéniosité.



Enfin, le must: le potager où poussent des centaines de variétés de fleurs, fruits et légumes.



Quatre heures plus tard, « bye bye » Chenonceau, et « bonjour » Noirmoutier.
Nous campons au nord de l'île. Avec des vélos, nous parcourons cet endroit pittoresque, bordé à la fois de minuscules maisons de pêcheurs mais aussi d'énormes villas bourgeoises.



Le tout sur une côte parfois boisée, parfois très rocheuse, noire, où la mer agitée devient tantôt grise, verte ou bleue.



Le vent souffle si fort que nous pédalons avec force, même dans les descentes, pour garder l'équilibre! Noirmoutier est à la fois vivante et sauvage. On aime!



Faute de temps, nous nous consacrons seulement à la partie nord, où l'on cultive la fameuse et délicieuse pomme de terre sur des terres sablonneuses.



De l'autre côté, les marais salants.



Nous nous perdons avec délice dans les chemins de traverse où chevaux, oiseaux et marais constituent l'essentiel du décor. Nous faisons la rencontre d'un saunier qui nous explique le fonctionnement de la récolte.



Depuis la mi-juillet, aucun n'a pu récolter le précieux or blanc (sel ou fleur de sel) en raison d'une météo déplorable. Pas assez de vent et trop de pluie. Soulignons que seuls trois lieux produisent le sel de manière artisanale.



Guérande, l'île de Ré, et Noirmoutier. Le sel, nature, se décline également avec plantes et épices telles l'échalote ou le thym. Un régal pour les gourmets, évidemment! Les marais sont à retravailler pour l'année prochaine. A voir si les dieux sauront se montrer cléments. Nous découvrons enfin une dernière partie de l'île où moules et huîtres sont cette fois à l'honneur.



L'île vit et respire chaque jour. Ni le pont, construit en 1971 et permettant d'accéder à l'île à n'importe quel moment de la journée, ni les estivants ne viennent troubler son rythme et changer sa donne économique semble-t-il.

Cap au sud
A présent, direction la région bordelaise et plus particulièrement le village de Saint Emilion, classé au patrimoine mondial de l'Humanité par l'UNESCO.



Et c'est bien normal! Bon un café peut vous en coûter la modique somme de 5 euros et une simple bouteille d'un millésime pas forcément classé ni même bon juste 17 euros, mais... mais... le lieu est magnifique.



Juste un conseil : si vous voulez vraiment être dans l'ambiance, n'oubliez pas pantalon, polo ou chemise sympa. Short, chaussures de marche et sac à dos n'ont pas trop leur place! En tout cas, c'est ce qu'une vendeuse nous a dit, croyant au début que nous n'étions pas français tellement nos tenues de baroudeurs semblaient faire tâche dans le décor. Bien madame, on fera un effort la prochaine fois.



Ceci étant, le charme de St Emilion est indéniable. Posé sur un plateau où s'étalent en contrebas des vignes à perte de vue, chaque ruelle, chaque monument, chaque enseigne, témoignent bien de la vie viticole, religieuse et commerçante. Mais c'est de nouveau au moyen de vélos que nous passons le plus clair de notre temps au beau milieu de la campagne, entourée de vignes à profusion. Les vendanges viennent tout juste de commencer. Et pour s'imprégner davantage, il fallait forcément visiter un domaine.



C'est sur les recommandations de nos amis belges, la famille Au plaisir, que nous allons dans l'une des plus petites exploitations qui, depuis cinq générations, répond au doux nom de Arnaud de Jacquemau.
Arnaud, ancêtre de la famille qui crée le domaine en 1829, et Jacquemeau, lieu dit du domaine sont à l’origine du nom du Château. L'appellation est St Emilion. Nous faisons notre apprentissage auprès de « l'ancien » qui passe plus de deux heures et demi à nous expliquer l'histoire de ce vignoble de quatre hectares. La dégustation a bien sûr sa place.



St Emilion, nous reviendrons!
Le soir venu, détour par le boucher pour lequel Yann achète, pour le barbecue, une côte de boeuf accompagnée de champignons frais et d'un petit cru, histoire d'accueillir nos hôtes que sont Rafaële et Julien. Deux compères bordelais, voyageurs avant tout et que Yann a rencontré lors d'un autre périple. Les évocations de voyage sont bien sûr au menu. De quoi quitter St Emilion à regret mais Hachille est de nouveau attendu.



En effet, 450km plus au sud, dans les Pyrénées Orientales, Hachille fait connaissance avec de nouveaux amis pour une première dans la région: Les Citronnades de St Marie la Mer.



Ciel bleu azur, vent qui décoiffe, mer limpide, et surtout une trentaine de Traction, et autres véhicules dont quelques bons vieux Hy qui font la fierté des aficionados de la marque aux chevrons.



La détente est au rendez-vous. Passants et collectionneurs se rencontrent. Avouons que de temps à autres, quelques réflexions, du genre : « Ah bah vous devez avoir plein de sous pour avoir fait ce voyage sur les chemins du monde », ou encore «  Toi (Yann), tu dois être routier non? », ou bien « bah moi j'dis qu'y faut pas sortir de St Cyr pour changer un moteur de Hy »,voire même « Bah faut aimer se faire chier dans la vie, alors qu'y suffit de prendre un billet d'avion et une chambre à 5 euros (...) », etc... Notre droit de réponse? Une simple citation : « Si l'on ne disait que des choses utiles, il se ferait un grand silence dans le monde ». Mais gardons de ce week-end le meilleur avec aussi l'accueil sympathique des organisateurs.



Et vive la 2ème édition des Citronnades, prévue en septembre 2012...
Avant de reprendre la route, celle du retour à la maison cette fois, nous profitons encore de quelques jours de farniente avec une petite visite à Collioure, petit port catalan magnifique niché dans une crique.



Cet ancien port de commerce possède vraiment un art de vivre, tant par son patrimoine que sa gastronomie et son art pictural. Dites, on serait bien resté?!
Mais les vacances, c'est fini! Il nous reste moins de quatre jours pour reprendre le chemin de l'école avec un peu plus de 900 km au compteur. La remontée est lente mais savoureuse, notamment au sud de l'Ardèche.



Balazuc, puis Voguë nous offrent de nouvelles images. Ces deux villages labellisés « Plus beaux villages de France » n'ont pas volé leur appellation.



Edifices en pierre, rivière en contrebas, route serpentant au milieu d'une campagne minérale et broussailleuse, …
Un dernier coup d'oeil, la Franche Comté est là. Dernier arrêt voyage avec nos amis Nassera, Philippe, Lucas et Orient, avant la Lorraine. Hachille est enfin remisé jusqu'à la prochaine fois aux côtés de notre dernière acquisition, une 203 Familiale de 1954 répondant au doux nom de Léonie.



(Merci à Mélanie et Christian Thille pour leur suggestion!!!). La bête est loin de rugir mais elle devrait faire peau neuve fin 2011 et 2012 pour nous emmener, un jour, encore et toujours sur les chemins du Monde. Direction l'Afrique par exemple? Cela est bien sûr une autre histoire...